Après la brillante démonstration de Jacques Myard, j'ajouterai quelques précisions, non sans espérer que nous pourrons avoir, à l'occasion, peut-être pas maintenant, une discussion avec notre collègue Alain Muet sur l'exemple allemand.
Il a effectivement beaucoup parlé de l'Allemagne tout à l'heure, notamment en comparant les durées de temps de travail. Or j'appelle l'attention de la majorité sur le fait qu'il faut vraiment se méfier des comparaisons macroéconomiques avec l'Allemagne ; d'ailleurs, M. Muet semble en ce moment en convenir. Les proportions de temps partiel, les variations de la durée hebdomadaire du travail en fonction des conventions collectives sont très différentes, certaines rémunérations, notamment celles des employés du secteur des services, servent facilement de variables d'ajustement pour maintenir les salaires des employés de l'industrie allemande. Le modèle macroéconomique allemand est, en outre, fondé sur la préservation des capacités d'exportation, non sur celle des revenus moyens des salariés. Voilà autant de différences qu'il convient de prendre en compte. Soyons prudents, ne perdons pas de vue, en affirmant que les Allemands s'en sont mieux sortis que nous, le fait que nos modèles macroéconomiques ne sont pas comparables. Ne tirons donc pas trop argument, mon cher collègue, des différences que nous constatons.
Cela dit, je souscris aux propos que vient de tenir notre collègue Jacques Myard. Je pense en particulier aux artisans et aux commerçants. Nous savons bien que beaucoup d'artisans rechignent à prendre des marchés et à remplir leur carnet de commandes au motif que la main-d'oeuvre disponible ne leur permet pas d'envisager sereinement des recrutements ; soit ils ne trouvent pas la main-d'oeuvre souhaitée, soit ils considèrent – à tort ou à raison, mais c'est leur perception des choses – que la réglementation du travail est trop lourde pour eux. Pour toutes ces raisons, mes chers collègues, il est absolument nécessaire de maintenir un dispositif qui permet d'ajuster avec souplesse le volume hebdomadaire de travail.
C'est la raison pour laquelle je soutiens cet amendement.