Madame la présidente, vous avez dit qu'aucune porte n'était fermée et rappelé que des personnes qui n'ont qu'un seul enfant peuvent rencontrer énormément de difficultés. La société a beaucoup changé. N'est-ce pas le rôle du législateur que de se reposer des questions ?
Nous devons effectivement faire des économies et celles qui sont demandées représentent environ 1 % de la masse globale de la politique familiale en France, comme vient de le rappeler Michel Issindou. On peut se dire que c'est toujours trop quand on touche aux familles. On peut aussi penser que la somme versée ne représente pas grand-chose pour certaines familles alors qu'elle est très importante, voire insuffisante, pour d'autres. Est-il scandaleux de se reposer cette question ? Je ne le crois pas. Est-ce qu'envisager une modulation revient à remettre en cause l'universalité ? Je ne le crois pas non plus. Si tout le monde peut bénéficier d'allocations, tout le monde doit-il bénéficier de la même chose ? Ce n'est pas certain.
Le débat sur cette question difficile est ouvert. Pourquoi les débats n'auraient-ils pas lieu dans les groupes majoritaires ? Nous avons besoin de sérénité car nos positions ne sont pas tellement éloignées : nous voulons tous faire avancer la politique familiale, persuadés qu'il s'agit d'un atout de notre pays. Cela étant, je pense que le versement d'allocations familiales n'est pas décisif dans le choix de certaines familles d'avoir un enfant, pas plus qu'il ne conditionne leur manière de dépenser pour cet enfant. Il est normal de vouloir adapter des principes élaborés après-guerre à notre société qui a beaucoup évolué, et la question du premier enfant dans des familles très modestes mériterait d'être posée.