Nous sommes bien évidemment en dialogue permanent avec la Commission européenne et nos partenaires. Nous leur avons expliqué le contenu de nos textes : Michel Sapin, Emmanuel Macron et moi-même l’avons fait, pour leur montrer l’ampleur des efforts que nous – non le Gouvernement, mais la France – faisons en faveur des entreprises et les économies que nous réalisons. Mais ce qui a changé profondément – et je pense que le débat est désormais au coeur de l’Europe –, c’est l’environnement économique, et même macro-économique.
Or je n’ai pas entendu cela dans vos propos. Aujourd’hui – et c’est un risque majeur –, on craint une nouvelle récession, non pas seulement en France, mais dans toute la zone euro. L’Allemagne n’est pas épargnée, comme le montrent les mauvais chiffres publiés ces dernières semaines et dont nul ne peut se réjouir. C’est une préoccupation qui a été abordée dans les discussions que Michel Sapin et Emmanuel Macron ont eues avec leurs homologues allemands et lors de mon entretien avec la Chancelière et le Vice-chancelier, il y a trois semaines.
De plus, l’inflation a fortement baissé, ce qui n’avait pas été anticipé. Dès le 1er août, j’avais indiqué qu’il existait un risque de déflation. L’inflation est négative dans plusieurs pays de la zone euro ; en France, les chiffres publiés la semaine dernière par l’INSEE montent que l’inflation sous-jacente est à un niveau inédit. Cela doit tous nous inquiéter ; nous sommes très éloignés de la cible de 2 % par rapport à laquelle les règles budgétaires ont été construites.