Intervention de Harlem Désir

Séance en hémicycle du 22 octobre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Plan de relance européen

Harlem Désir, secrétaire d’état chargé des affaires européennes :

Effectivement, monsieur le député Philip Cordery, la situation économique dans la zone euro est la priorité numéro un, et elle sera au coeur des travaux du Conseil européen qui se réunit les 23 et 24 octobre prochains. Le manque d’investissement est aujourd’hui tel, dans l’ensemble de l’Union européenne, que nous avons aujourd’hui du retard par rapport au niveau de l’investissement public et privé d’avant la crise de 2008. L’investissement public est en Europe, aujourd’hui, à un niveau inférieur, par exemple, à celui de l’investissement public aux États-Unis. Il représente moitié moins en proportion du PIB : 2 % du PIB en Europe ; 4 % du PIB aux États-Unis, qui ne sont quand même pas un pays réputé pour être particulièrement soviétique. Il y a dans ce retard de l’investissement non seulement quelque chose qui est préjudiciable à l’activité présente et peut concourir à cette longue stagnation que montrent malheureusement les chiffres d’une croissance atone et d’une inflation extrêmement basse, mais aussi quelque chose qui peut mettre en cause notre potentiel de croissance future. Nous prenons du retard par rapport à l’avenir.

C’est pourquoi vous avez raison de dire, monsieur le député Cordery, que nous nous sommes battus et que nous avons soutenu la proposition du nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour qu’il donne la priorité à un plan de soutien aux investissements. Le président Juncker a annoncé un plan de 300 milliards d’euros d’investissements publics et privés au cours des trois prochaines années. Dans quoi ces investissements doivent-ils aller ? Tous les pays d’Europe sont concernés. En Allemagne, aujourd’hui, on débat d’un investissement de 80 milliards d’euros dans les infrastructures. Dans beaucoup de pays, ceux d’Europe de l’Est mais aussi ceux de la péninsule Ibérique, on débat de l’investissement dans les infrastructures énergétiques. Nous-mêmes, nous aurons besoin d’investir dans la transition énergétique, mais c’est plus particulièrement dans l’énergie, dans le numérique, dans la recherche et dans l’innovation que nous voulons que ce plan d’investissement nous permette de relever notre potentiel de croissance.

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