Monsieur le Premier ministre, grâce à une politique familiale dynamique, la France dispose aujourd’hui de deux atouts majeurs, qui la placent dans une situation privilégiée au regard de ses partenaires européens. D’abord, le dynamisme de son taux de fécondité, qui permet le renouvellement des générations. Avec un taux de fécondité de 1,99 enfant par femme en 2013, en légère baisse par rapport au taux de 2,01 en 2012, la France reste, avec l’Irlande, le pays le plus fécond d’Europe. Ensuite, le taux d’activité des femmes : avec un taux de 67 % en 2013, la France figure parmi les bons élèves européens et se situe au-dessus de la moyenne de l’Union européenne. Nous pouvons tous nous en féliciter.
Ces atouts soulignent le bien-fondé de notre politique familiale, dont les résultats sont enviés par nos partenaires européens. C’est le fruit d’un consensus qui prévaut depuis le Conseil national de la Résistance. C’est une des politiques publiques les plus efficaces.
Or, depuis 2012, vous avez choisi de remettre en cause notre politique familiale, avec des mesures successives touchant matériellement et symboliquement un grand nombre de familles. D’abord le quotient familial, puis la fiscalisation des majorations de retraites au-dessus de trois enfants, la remise en cause de la prestation d’accueil du jeune enfant et du congé parental, et maintenant la modulation des allocations familiales.
Monsieur le Premier ministre, alors que nos voisins européens cherchent à rénover leurs politiques familiales et envient nos bons résultats, avez-vous conscience que vos mesures d’économies sur le dos des familles risquent de remettre en cause nos atouts ?