La semaine dernière, monsieur le Premier ministre, s’est tenu à Milan un sommet qui aurait dû être important puisqu’il devait privilégier le dialogue entre l’Europe et l’Asie. Une fois de plus, c’est le dossier russo-ukrainien qui était sous les feux des projecteurs, et nous aimerions savoir quelles conclusions vous tirez de ce sommet.
Nous sommes en quelque sorte englués dans ce problème avec la Russie. Nous ne pouvons pas nier les responsabilités des uns et des autres, celles de la France, bien sûr, mais celles, surtout, de l’Union européenne.
Je ne reviendrai pas sur les négociations particulièrement calamiteuses qui ont été menées par l’ancien commissaire européen pour tenter de faire signer des accords d’association avec un certain nombre de pays dans le cadre de la politique de voisinage et d’agrandissement de l’Union européenne. Vous savez ce qu’il est malheureusement advenu de ces accords et nous sommes aujourd’hui confrontés à cette crise grave à propos de l’Ukraine.
Nous n’avons pas vocation, je pense, à nous fâcher éternellement avec nos amis russes – je dis bien : avec nos amis russes –, surtout à une époque où nous célébrons le centième anniversaire de la Grande Guerre. Je trouve personnellement inadmissible, monsieur le président de l’Assemblée nationale, que l’on ne puisse pas accueillir ici ou dans la commission des affaires étrangères M. Sergueï Narychkine, le président de la Douma.
La France a un grand rôle à jouer, monsieur le Premier ministre. Nous sommes un acteur privilégié dans les relations avec les Russes et, si quelqu’un peut faire quelque chose, c’est bien la France.
C’est aussi la première fois cette année depuis que votre prédécesseur, monsieur le président, M. Philippe Séguin, a créé la grande commission interparlementaire franco-russe, que nous n’allons pas pouvoir nous réunir avec nos amis russes alors que le dialogue est véritablement indispensable.
Monsieur le Premier ministre, je compte sur vous, nous comptons sur la France.