Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 22 octobre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Croissance dans la zone euro

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Je vous remercie, monsieur le député, pour la question constructive que vous posez.

Nous sommes tous préoccupés, et c’est ce qui devrait nous rassembler, par la situation de la zone euro. Si nous voulons qu’elle retrouve une croissance suffisante dans un monde dont la croissance est plus forte que la nôtre mais qui s’interroge cependant sur son caractère durable, la France et l’Allemagne doivent travailler ensemble, pas seulement pour des raisons liées à l’histoire, parce que nous serions la France et l’Allemagne, mais pour des raisons extrêmement concrètes. La France et l’Allemagne représentent plus de 50 % de la production, de la richesse, allais-je dire, de cette zone euro, nous devons donc agir ensemble. Cela ne veut pas dire que les uns doivent donner des ordres aux autres. Chacun doit faire chez lui ce qu’il est nécessaire de faire pour que l’Allemagne aille mieux et que la France aille mieux, mais nous pouvons agir ensemble pour que les leviers que vous venez de décrire avec une grande pertinence soient activés avec efficacité.

Je ne reviens pas sur la politique monétaire. C’est le rôle de la Banque centrale européenne, la France considère que c’est la bonne politique qui est menée.

Je ne reviens pas sur la politique budgétaire. Il est nécessaire, la France le dit et nous partageons de plus en plus avec l’Allemagne la même préoccupation, de continuer à diminuer nos déficits, mais à un rythme compatible avec la possibilité d’avoir une croissance plus forte.

Enfin, il y a l’investissement. Cette question est décisive parce que l’investissement stimule immédiatement la demande, ce qui se traduit par plus de travail pour nos entreprises, et parce qu’il donne en même temps à nos économies la possibilité de se développer davantage si l’on investit dans les infrastructures de transport, les infrastructures énergétiques, les infrastructures virtuelles, la recherche et le développement, investissement lui aussi absolument nécessaire.

Il n’y a pas, d’un côté, l’investissement privé et, de l’autre, l’investissement public. Nous progressons ensemble. Les Allemands aussi ont besoin d’investissements publics et nous avons besoin, nous, de plus d’investissements privés. C’est ainsi que nous progressons et c’est ainsi que nous serons efficaces, Allemagne et France ensemble, pour une Europe plus forte.

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