Intervention de Pierre Lellouche

Séance en hémicycle du 22 octobre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement sur des sujets européens — Épidémie d'ebola

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Ma question s’adressait au Premier ministre, qui malheureusement vient de partir. Elle concerne un sujet grave : l’épidémie d’Ebola.

Si l’on doit féliciter Médecins sans frontières d’avoir été les premiers à tirer la sonnette d’alarme, on constate avec consternation que l’OMS n’a strictement rien fait entre décembre 2013 et août 2014, soit pendant dix mois.

Entre-temps, l’épidémie s’est développée de façon fulgurante au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. Compte tenu de la porosité des frontières, elle menace beaucoup d’autres pays africains et même l’Europe. Certaines évaluations parlent de 4 500 morts. Toutefois, les responsables du Center for Disease Control, que j’ai interrogés aux États-Unis, prévoient 1,5 million de morts au début de l’année prochaine, si l’épidémie n’est pas immédiatement stoppée en Afrique. L’Europe doit aider l’Afrique, mais que fait-elle ?

Les ministres des affaires étrangères se sont réunis lundi dernier à Luxembourg et ils ont accouché d’une souris : ce sont à peine 500 millions d’euros qui ont été débloqués et un « M. Ebola » a été nommé. Les Américains ont envoyé des forces militaires pour aider à construire des hôpitaux de campagne au Liberia. Les Anglais en ont fait de même en Sierra Leone. Nous avons commencé à le faire en Guinée. Nous avons également commencé à contrôler la température des passagers à l’arrivée de l’aéroport de Roissy, pour les seuls vols en provenance de Conakry. Tout cela est-il vraiment sérieux ? Alors que nous sommes le premier point de transit d’une grande partie des vols en provenance d’Afrique, sommes-nous sûrs que ces mesures vont suffire ? Quelles sont au juste la politique de la France et la mobilisation européenne ? Pourquoi une telle passivité européenne face à un danger aussi grave ?

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