Le médicament demeure, cette année encore, le contributeur essentiel aux économies de santé avec un montant de 900 millions d’euros de baisse de prix et une accumulation de mesures de régulation. La part demandée au médicament dans le champ des dépenses d’assurance maladie reste particulièrement lourde puisqu’on lui demande de fournir 50 % des efforts alors qu’il ne représente que 15 % des dépenses.
Une nouvelle fois, le Gouvernement fait le choix de la facilité en recourant à l’expédient de mesures purement comptables. En décidant de fixer pour la première fois un taux d’évolution négatif des dépenses de médicaments, il fait prendre le risque à notre pays de ne plus accueillir d’innovations thérapeutiques. En pénalisant fortement, pour la quatrième année consécutive, l’industrie pharmaceutique française, les pouvoirs publics détériorent durablement les capacités de recherche et d’innovation de notre pays et affaiblissent un outil de production source d’investissement et d’emplois.
Ce projet de loi va à l’encontre de tous les rapports des experts, qu’il s’agisse du rapport Gallois, du rapport Lauvergeon ou du rapport Rocard-Juppé-Attali, lesquels soulignent l’importance stratégique pour la France des industries de santé. Il s’inscrit en contradiction avec les ambitions de ce Gouvernement.
Selon deux études, présentées la semaine dernière, les investissements productifs en France ont baissé de plus de 5 %. Ce PLFSS est symptomatique de l’incapacité des pouvoirs publics à sortir d’une vision courte en termes d’enjeux de santé. Cessez donc de vous en prendre au médicament année après année !