C’est peut-être le point où je suis en désaccord avec le Gouvernement. Si on voulait maintenir les aides de la politique familiale, il ne fallait pas accorder aux entreprises des allégements de charges sans condition, que vous, à la droite de l’hémicycle, vous avez approuvés. Ce sont bien ces allégements qui nous privent des recettes nécessaires au maintien de notre politique familiale.
À la suite du tollé qui a accueilli vos annonces initiales et le refus de cinq des six groupes parlementaires de voter vos propositions en commission, vous avez reculé et vous proposez désormais des mesures que je dirais de moindre mal.
Nous acceptons tout à fait de débattre de la nécessité d’adapter notre politique familiale aux évolutions de la famille, car oui, la famille a évolué. La question d’une modulation des allocations en fonction des revenus n’est pas un tabou pour nous et elle ne mérite pas que l’on pousse des cris d’orfraie. Ce que je regrette, c’est qu’on l’envisage dans un but de pure économie, sans l’inscrire dans une vision d’ensemble de la politique familiale.
Pourquoi ne pas envisager, par exemple, d’octroyer des allocations familiales dès le premier enfant, ce que pour notre part nous proposons depuis longtemps, en faveur de toutes les familles, même les plus riches, qui ont l’air d’avoir les faveurs de la droite de cet hémicycle ?