Intervention de Stéphane Pallez

Réunion du 22 octobre 2014 à 9h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Stéphane Pallez :

Ainsi que le président de votre Commission a eu l'obligeance de le rappeler, je n'exerce pas de responsabilité à La Française des jeux ; je ne pourrai donc vous donner qu'une première vision.

La première question de M. Lamour porte sur le poker en ligne. On anticipait, au moment de l'ouverture à la concurrence, un marché en très forte croissance, si bien que plusieurs opérateurs se sont lancés dans de coûteux investissements. La déception a été à la hauteur des attentes, les surinvestissements couplés à l'absence de demande ont conduit à la consolidation du secteur, et ce marché ne connaît toujours pas le développement initialement imaginé. La FDJ s'était lancée dans la compétition ; l'offre qu'elle a proposée n'ayant pas été un succès, elle a décidé d'un repli, si bien qu'aujourd'hui l'entreprise n'est pas impliquée sur ce marché, toujours moins développé qu'il avait été anticipé. Il ne s'agit pas d'un enjeu majeur pour l'entreprise. C'est l'un des éléments que je me propose d'évaluer mais, au contraire du réseau de distribution, cela ne me paraît pas être la première des priorités auxquelles je devrai me consacrer.

En matière de paris sportifs, l'année 2016 sera effectivement essentielle. La préparation se fait sur deux plans : stratégie commerciale d'une part, prévention de pratiques critiquables d'autre part. Le pari sportif suppose en effet le contrôle du niveau des mises, singulièrement en espèces, avec une rigueur particulière pour éviter toute dérive. Ce volet fera partie de mes priorités. Nous aurons défini, d'ici l'ouverture de l'Euro 2016, les moyens de profiter de cette opportunité commerciale essentielle pour l'entreprise en nous gardant des excès malheureusement parfois constatés.

M. Woerth s'est inquiété de l'articulation entre le développement des jeux en ligne et le maintien du réseau physique de distribution. Les 33 000 points de vente du réseau physique sont essentiels à la FDJ puisque son activité principale repose sur eux. Hier, à l'occasion de l'assemblée générale des actionnaires de la FDJ qui m'a nommée administratrice, j'ai rencontré pour la première fois M. Pascal Montredon, président de la Confédération des buralistes, et je lui ai dit que la première chose que je ferai après avoir pris mes fonctions, si le Parlement m'accordait sa confiance, serait de venir le voir. Ce maillage territorial, qui importe au premier chef à l'entreprise, s'atrophie en raison de difficultés économiques qui ne sont pas du fait de la FDJ. Cela étant, les clients de la FDJ sont pour beaucoup déjà équipés d'ordinateurs et ils ont de plus en plus l'habitude de consommer en ligne ; ils le seront encore davantage demain. Il convient donc, tout en préservant le réseau physique, de développer les pratiques « de bout en bout ». Sans opposer deux modes de consommation qui doivent être entendus comme complémentaires, il faudra définir des pratiques simplifiées dans le réseau physique. Aujourd'hui, 3 % seulement de l'activité de la FDJ se fait en ligne ; à la demande des clients, cette proportion est appelée à augmenter, mais les pratiques peuvent évoluer sans que cela porte atteinte au réseau de distribution physique, colonne vertébrale de la politique commerciale de l'entreprise.

Vous conviendrez certainement, monsieur Woerth, que je sortirais de mon rôle en portant un jugement sur l'ARJEL, autorité administrative indépendante. Je puis toutefois vous dire toute l'estime que je porte à son président, que j'ai côtoyé au cours de ma carrière administrative. Je sais que l'ARJEL relève le difficile défi que lui assigne la loi.

Le PMU est une entreprise avec laquelle la FDJ entretient des relations qui ne sont pas que de concurrence, certains de leurs points de vente étant communs. Son nouveau président, M. Xavier Hurstel, m'a déjà proposé de le rencontrer pour que nous étudiions ensemble, si vous me nommez à la présidence de la FDJ, l'éventualité de projets communs ; je me félicite de cette initiative.

L'internationalisation de la FDJ, objet de plusieurs questions de MM. Chartier, Terrasse et de Courson, existe déjà puisqu'elle a constitué un réseau de coopération avec ses homologues européennes par le biais d'un jeu commun – Euro Millions – et par la vente de systèmes techniques. Son excellence technologique donne à la FDJ une visibilité internationale qui n'a pas de traduction capitalistique. Faut-il aller au-delà ? La question est délicate : la FDJ détenant un monopole en France, dans quelle mesure et à quelles conditions pourrait-elle entrer en concurrence hors du territoire national ?

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