Madame la secrétaire d'État, comme vous, je m'efforcerai de m'astreindre à un devoir de vérité. Ayant présidé une mission d'information sur l'aide au développement, j'ai publié deux rapports sur ce sujet, l'un sur le bilatéralisme, l'autre sur l'Afrique. La vérité, c'est que nous n'atteindrons ni les 0,7 % du revenu national brut consacré à l'aide au développement ni les OMD. La vérité, c'est que nos chiffres ne tiennent pas compte des frais d'écolage, de l'aide aux réfugiés, voire de certains projets menés outre-mer. Nous n'avons pas la même façon de calculer que les autres.
La vérité, c'est aussi que l'Agence française de développement, contrairement au Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID), n'aide pas les pays les plus pauvres, car les dons, qui vont aux plus faibles, diminuent. La loi-cadre de juillet 2014 a donné lieu sur ces sujets à des débats longs et musclés sur lesquels je ne veux pas revenir. Comme je m'en suis rendu compte récemment lors d'un déplacement à Bamako, l'AFD tend à se substituer au pouvoir politique, hors de tout contrôle. Sa directrice générale n'a d'ailleurs jugé bon de répondre à notre convocation que lorsqu'il s'est agi de voter sur sa nomination.
Voulez-vous aller plus loin dans la voie des économies ? Le Fonds mondial de lutte contre le sida, qui fut un temps une priorité, est aujourd'hui suralimenté. Une part des crédits consacrés à ce fonds pourraient, sans difficulté, servir à la lutte contre le virus Ebola.
Une remarque pour finir : il très décevant d'avoir à faire, quand on est dans la majorité, les mêmes critiques que lorsqu'on était dans l'opposition.