Monsieur le Premier ministre, il y a deux mois, une étude réalisée par un institut indépendant pour le compte du ministère allemand des finances a montré que la mise en place d’une taxe sur les transactions financières à partir des propositions de la Commission européenne rapporterait entre 18 et 29 milliards d’euros à la seule Allemagne, soit bien davantage que les estimations de la Commission. La semaine dernière, une étude similaire a été réalisée au sujet de la France par un cabinet. Il en ressort que la mise en oeuvre de la taxe sur les transactions financières rapporterait à notre pays entre 10 et 24 milliards d’euros par an, soit davantage que le montant des coupes budgétaires que vous imposerez en 2015, monsieur le Premier ministre !
Les États ont tout intérêt à accélérer la mise en place d’une telle taxe dans les conditions définies à Bruxelles par onze d’entre eux au mois de février dernier. Pourtant, le sujet n’a pas même été évoqué lors du dernier conseil européen des ministres de l’économie. La France traîne les pieds et le Gouvernement se garde bien de commander la moindre étude indépendante ! Les établissements bancaires, en particulier la BNP et la Société générale qui sont en pointe sur les marchés dérivés spéculatifs, feraient-ils la loi dans notre pays ?