puisque ces recettes exceptionnelles sont, selon la Cour des comptes, « incertaines dans leur montant et dans leur calendrier de réalisation ».
Les interrogations entourant les ventes immobilières, les cessions gratuites, la cession de bande de fréquences et les exportations de Rafale pèsent sur le budget de la défense pour 2015.
À cela viennent s’additionner quelques interrogations de la part de certains clients étrangers qui, bien qu’ayant choisi l’excellence de l’industrie de défense française, se demandent maintenant si la signature de l’État est un frein ou une garantie commerciale.
Un funambule, enfin, à qui on demanderait de faire un saut périlleux avec la constitution d’une société de projet dont les contours demeurent flous et qui ne pourra pas remplacer la certitude d’une dotation budgétaire.
Monsieur le ministre, nous regrettons que le Gouvernement ne fasse pas de la défense, malgré votre forte implication personnelle une priorité budgétaire et se contente le plus souvent de manipuler les chiffres, sans prendre de décisions claires et ambitieuses.
Aucun choix réel et marquant n’a été fait sur des sujets-clés tels que la dissuasion, l’OTAN, l’Europe de la défense ou encore les entreprises privées de sécurité et de défense, alors qu’une ambitieuse loi avait pourtant, au printemps dernier, légitimement ouvert le débat.
De plus, l’importance stratégique de l’océan Indien n’est pas suffisamment prise en compte. La France est forte du deuxième domaine maritime mondial, qui est à préserver.
Le groupe UDI croit fermement en la nécessité d’une Europe de la défense, que nous appelons de nos voeux, car la mise en commun à l’échelle européenne des moyens humains et matériels, au niveau de la formation comme de la conduite des opérations, conduirait de manière certaine à la formation d’un ensemble véritablement puissant, pouvant prendre toute sa place sur la scène internationale.
Une telle avancée serait également, sans nul doute, un moyen pour la France de mettre en oeuvre des économies réfléchies et pertinentes, en concertation avec nos partenaires.
Il est aujourd’hui plus que temps de poser les pierres fondatrices d’une industrie européenne de défense, d’une politique de mutualisation des équipements et des troupes, mais aussi et surtout d’un rapprochement sans précédent de nos centres de décision et de nos priorités géostratégiques, avec un budget propre.
Les députés du groupe UDI sont conscients du poids écrasant des contraintes budgétaires et de la nécessité de redressement des comptes publics.
Toutefois, la défense, qui n’est pas considérée comme prioritaire par le Gouvernement, a déjà contribué de manière très significative à cet effort. Les angoisses sont aujourd’hui grandes, tant dans les armées que dans l’industrie de la défense, et nous déplorons que ce budget n’y réponde pas pour l’année 2015.
Pour l’ensemble de ces raisons, le groupe UDI ne votera pas le projet de budget pour 2015.