Personne ne songe dans cette commission à brider l'information des parlementaires. J'ai moi-même lu avec un grand intérêt l'interview donnée par M. Pahlavi au journal Le Monde. Croyez bien que pour ma part, je suis curieuse de tout !
Je vous propose maintenant d'en venir à l'audition de Mme Annick Girardin.
Madame la secrétaire d'État chargée du développement et de la francophonie, pour votre première audition devant la commission des affaires étrangères, nous sommes convenues que vous nous présenteriez les priorités de votre ministère sur quelques sujets essentiels.
Je pense à la réflexion et aux discussions engagées sur la définition des objectifs de développement durable (ODD) qui feront suite aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD) qui arrivent à échéance l'an prochain.
Vous pourrez aussi nous faire part de votre appréciation sur les résultats du sommet sur le climat organisé par l'ONU, à New York, le 23 septembre dernier, auquel vous vous êtes rendu au côté du Président de la République, et nous dire quelle part vous prendrez à la préparation de la Conférence Paris Climat qui se tiendra en France en décembre 2015. Un groupe de travail a été constitué au sein de notre assemblée sur ce dernier sujet réunissant des membres des commissions des affaires étrangères, du développement durable, et des affaires européennes.
Le sommet de Dakar, qui se déroulera à la fin du mois de novembre, constitue une étape importante de l'évolution de la francophonie. Il marque en effet la fin du mandat de M. Abdou Diouf, secrétaire général de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) depuis 2003, et il permettra de désigner son successeur. Plusieurs candidats sont en lice, et vous pourrez sans doute nous dire comment les choses se présentent.
Nous souhaitons par ailleurs vous interroger sur l'épidémie d'Ebola qui ravage depuis plusieurs mois la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone, et risque de s'étendre dangereusement à l'Afrique de l'Ouest. Cette crise sanitaire majeure a tué plus de 3 500 personnes. Ses conséquences humanitaires, sociales, et économiques, sont d'ores et déjà extrêmes pour les trois pays concernés qui comptent, et il ne s'agit évidemment pas d'un hasard, parmi les plus fragiles et déshérités d'Afrique. La communauté internationale a désormais pris la mesure des risques de cette situation sans précédent. Le Conseil de sécurité a adopté, le 18 septembre dernier, la résolution 2177 qui qualifie l'épidémie de « menace pour la paix et la sécurité », ce qui ne s'était jamais vu s'agissant d'un problème sanitaire.
Nous recevions hier M. Mégo Terzian, président de l'association Médecins sans frontières (MSF), qui a présenté en détail la situation sur le terrain et l'action admirable que MSF mène depuis le début de l'épidémie dans des conditions particulièrement difficiles. Je compte poursuivre ces auditions conjointement avec la commission des affaires sociales. M. Terzian nous a fait part de son inquiétude en raison de la propagation de la maladie et de ses conséquences sur les autres pathologies. Le retard de la réaction internationale et de la prise de conscience n'est pas sans effet sur le terrain.
Madame la secrétaire d'État, la France est en première ligne en Guinée où vous vous êtes rendue il y a deux semaines. Elle a appelé l'Union européenne à agir. Pourriez-vous présenter les dispositifs et les moyens que la France, l'Union européenne et la communauté internationale mettent en oeuvre ? Quels sont les résultats d'ores et déjà obtenus dans la lutte contre la maladie ? Quelles sont aujourd'hui les perspectives, à court et moyen termes, notamment quant aux risques sanitaires, et économiques qui pèsent sur la région, mais aussi en termes d'instabilité éventuelle pour des pays encore fragiles – je pense bien sûr à la Côte d'Ivoire ?