Intervention de Jacques Myard

Réunion du 8 octobre 2014 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Myard :

Les discours, c'est bien, les moyens, c'est mieux ! J'aimerais connaître votre position sur les crédits consacrés aux actions multilatérales, et notamment sur les crédits européens, sur lesquels nous n'exerçons aucun contrôle – ils vont parfois alimenter des sociétés et bureaux d'études américains… De nombreux rapports ont souligné la nécessité d'un rééquilibrage entre aide multilatérale et aide bilatérale : agissez-vous en ce sens ?

Nos petits camarades anglais et allemands, qui nous taillent des croupières, n'hésitent pas à utiliser les crédits d'aide au développement à des fins commerciales : cela pose le problème de l'AFD, qui se moque de nos remarques et refuse de lier les aides ! Il faudrait vraiment être moins romantique et plus réaliste. Un ferme recadrage de l'AFD est indispensable : quelle est votre position sur ce point ?

Vous dites vouloir augmenter les crédits destinés aux ONG : pourquoi pas, mais encore faut-il les contrôler ! Elles n'en font qu'à leur tête – quel que soit le Gouvernement en place d'ailleurs. Il faut donc veiller au grain.

Enfin, vous sous-estimez le problème majeur que constitue l'explosion démographique de l'Afrique. « Vive la jeunesse », dites-vous : on sait où ce slogan a mené l'Europe dans le passé ! L'explosion démographique sera source d'incroyables déséquilibres dans les années à venir, et la coopération française se garde bien d'insister sur la nécessité de la maîtriser. Je suis stupéfait de ce silence, que nous paierons très cher.

Je rappelle quelques chiffres : l'Égypte est passée de 22 millions d'habitants en 1970 à 85 millions aujourd'hui, et en aura 140 millions dans vingt-cinq ans ; le Nigeria avait 85 millions d'habitants il y a vingt ans, en a aujourd'hui 180 millions, en aura 340 millions dans vingt-cinq ans. Votre aide à la coopération ne servira plus à rien. Évitons le jeunisme et regardons les problèmes en face.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion