Est-ce bien raisonnable, compte tenu des difficultés financières des associations et des conséquences de la baisse des dotations des collectivités sur leurs dépenses de fonctionnement ? De même, vous ajoutez 50 000 emplois d’avenir aux 150 000 déjà programmés et certains députés de votre majorité en demandent 15 000 de plus ! Mais pour quels jeunes ? Ils devaient à l’origine être réservés à des jeunes peu ou pas qualifiés mais seuls 41 % des bénéficiaires sont des décrocheurs, 36 % ont un emploi six mois après le terme de leur contrat d’avenir et seulement 7 % suivent une formation qualifiante ! L’esprit qui a présidé à leur création a donc été dévoyé afin de tenter d’inverser coûte que coûte la courbe du chômage, mais les jeunes les plus éloignés de l’emploi seront-ils vraiment les plus aidés par les nouveaux emplois d’avenir ?
La facture des 30 000 CAE et des 15 000 emplois d’avenir supplémentaires s’élèvera à 200 millions d’euros, dont vous ne dites pas comment vous les financez, monsieur le ministre. Par de la dette et des déficits, probablement ! C’est un choix. L’UMP en aurait fait un autre consistant à baisser les charges pesant sur le travail, en particulier pour les entreprises qui donnent leur chance aux jeunes, singulièrement par la voie de l’alternance. En sus des emplois d’avenir et du contrat de génération, vous généralisez la garantie jeunes sans même attendre la fin de l’expérimentation. Vous en prévoyez 50 000 dès 2015 et 100 000 en 2017, pour un coût estimé à 400 millions d’euros ! Si encore elle était la déclinaison française de la garantie jeunesse européenne, destinée à tous les jeunes en emploi, en stage, en formation ou en création d’entreprise, mais pas du tout !