Intervention de Bruno Nestor Azerot

Séance en hémicycle du 4 novembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Soutien à l'agriculture outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Nestor Azerot :

Nous souhaitons, monsieur le ministre, vous faire part de notre inquiétude concernant les crédits consacrés à l’agriculture d’outre-mer dans le projet de loi de finances pour 2015 qui prévoit non seulement une nouvelle diminution des crédits consacrés à la diversification agricole, mais également une baisse substantielle de l’enveloppe nationale de la filière canne-sucre, dite « enveloppe sucre ».

Il y a là un motif d’incompréhension. En effet, lors de son récent voyage à La Réunion, le Président de la République lui-même avait donné des assurances à la filière et aux élus sur la sanctuarisation des crédits nationaux, allant même jusqu’à annoncer une enveloppe nationale supplémentaire de 38 millions d’euros pour compenser les handicaps structurels des sucreries des départements d’outre-mer par rapport aux sucreries betteravières de métropole, afin de tenir compte de la fin des quotas sucriers à partir d’octobre 2017. Or, le PLF 2015 prévoit au contraire une baisse de 2,4 millions d’euros des crédits de l’enveloppe sucre.

Il en va de même de l’enveloppe « diversification » qui, dotée de 40 millions d’euros dans le budget 2010, est désormais ramenée à 31,4 millions d’euros. C’était pourtant l’une des priorités du très bon projet de loi d’avenir de l’agriculture que nous avons soutenu et voté, monsieur le ministre.

Comprenez dès lors que je m’interroge : en fin de compte, c’est non seulement la filière canne-sucre qui est mise à mal, mais aussi les filières de diversification qui tentent de se structurer pour faire exister une production locale sur les marchés locaux. La baisse de 25 % en trois ans des crédits alloués à la diversification agricole outre-mer ne peut qu’avoir pour conséquence une diminution du même ordre de la production locale. Or, c’est tout l’inverse qui était préconisé dans la loi d’avenir pour l’agriculture pour l’outre-mer !

Je souhaite donc que l’État clarifie ses intentions, monsieur le ministre, et qu’il procède à une amodiation dans le cours de la discussion budgétaire. Qu’en sera-t-il ?

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