Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du 4 novembre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, permettez-moi d’indiquer combien il m’est agréable de participer aujourd’hui aux débats sur l’outre-mer.

Alors que d’autres sujets nous conduisent parfois à des postures proches de la caricature, j’apprécie dans vos travaux – que je ne suis pas assez mais auxquels je participe avec grand plaisir – la capacité à se retrouver tous ensemble, droite, gauche, écologistes, centristes, afin de construire pour les territoires d’outre-mer. Ceux-ci, en effet, souffrent : comme l’a rappelé l’orateur précédent, le chômage y touche un jeune sur deux, et ce depuis des décennies.

Continuons donc ainsi, afin de réussir ce pour quoi nous avons été élus, c’est-à-dire proposer une réponse sociale, dans des territoires, d’abord, et dans l’ensemble de la France, ensuite.

Ce budget, par ses objectifs et ses moyens, est globalement satisfaisant. La politique pour l’emploi est judicieuse, car elle joue sur deux leviers : la compétitivité des entreprises et le renforcement de l’insertion et de la qualification des jeunes.

Il est satisfaisant également de constater que le Gouvernement a pris la mesure du problème du logement, notamment du logement social.

Cependant, les moyens restent concentrés sur l’incitation au développement de l’économie marchande. Il est annoncé dans le document budgétaire qu’une réflexion sera engagée sur le développement de l’économie sociale et solidaire et la création d’emplois dans les TPE. Il faudra creuser bien plus avant cette piste intéressante. Pour le moment, la traduction budgétaire ne nous semble pas encore à la hauteur ; après ce premier pas, nous attendons le suivant.

Si loin de l’Hexagone, les îles, les territoires, les régions, qui importent 90 % des biens, ne sortiront de leur hyperdépendance que s’ils renouent avec un modèle fondé sur la préservation et l’utilisation des ressources locales. Désormais, la priorité doit être de favoriser la relocalisation et la transition vers un modèle d’économie circulaire, source d’emplois, d’innovations – sociales, technologiques, organisationnelles – et de liens d’une nouvelle nature. À condition que l’on s’en donne les moyens – car les territoires sont prêts à aller de l’avant –, ces innovations pourront inspirer les territoires métropolitains et s’y déployer. Oui, les outre-mer sont l’avenir de la France.

L’outre-mer dispose d’atouts formidables, qu’il faut continuer à valoriser et à structurer. L’État doit impulser cette politique, en s’appuyant naturellement sur les régions et les territoires, pour mettre en place les circuits courts, la souveraineté alimentaire, la gestion autonome des déchets, le développement des transports publics et des énergies renouvelables, bien sûr, sans oublier de nouvelles formes de partage des biens et du savoir.

Les outils législatifs existent et de nouveaux vont s’y ajouter, notamment grâce à la future loi de transition énergétique pour la croissance verte. Saisissons cette chance pour l’outre-mer, afin de donner le même avenir aux enfants ultramarins et aux enfants de métropole. Il y va de notre responsabilité d’élu : que l’on soit d’ici ou de là-bas, nous sommes tous responsables dans cet hémicycle.

À travers vous, madame la ministre, je remercie le Gouvernement d’entamer cette transition. Il lui reste à confirmer cet engagement lors des prochains rendez-vous. Le groupe écologiste votera ce budget.

(Applaudissements sur les bancs du groupe écologiste et sur plusieurs bancs des groupes S ita

ita_fin , GDR et UDI.)

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