Intervention de Philippe Gomes

Séance en hémicycle du 4 novembre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Outre-mer

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomes :

L’université de la Nouvelle-Calédonie est un outil majeur en termes de rééquilibrage dans le domaine fondamental pour nous qu’est celui de la formation des hommes : outil majeur tout d’abord pour l’ensemble des communautés dans notre pays, afin de permettre à celles qui ont été écartées de la réussite scolaire et des responsabilités d’exercer demain des responsabilités dans notre pays – je pense notamment aux communautés océaniennes, et plus particulièrement à la communauté kanake – ; outil majeur également, dans le cadre de l’émancipation qui est la nôtre et des responsabilités de plus en plus larges que nous avons vocation à exercer, pour disposer des compétences locales permettant de les assumer.

Cette université, créée en 1999, dans le prolongement de l’accord de Nouméa, accueille 2 600 étudiants et délivre chaque année 250 licences, ce qui n’est pas facile puisque 35 % des étudiants en première année viennent des bacs pros ou des bacs technos qui, en l’absence de filières adaptées, ne peuvent aller ailleurs qu’à l’université.

Aujourd’hui, cette université porte des projets majeurs pour la poursuite de son oeuvre : d’une part, la création d’un IUT, qui sera opérationnel à la rentrée 2015 et fournira un débouché aux bacs pros et technos et, d’autre part, l’ouverture d’une antenne en Province Nord pour continuer à contribuer au rééquilibrage.

Mais le problème majeur demeure celui des moyens dont elle dispose pour assumer ces responsabilités, essentielles dans notre pays. Ces moyens sont attribués par le ministère de l’éducation nationale dans le cadre d’une grande machine dont elle a le secret, qui s’appelle SYMPA – ou « système de répartition des moyens à la performance et à l’activité » –, mais qui n’est pas du tout sympa pour la Nouvelle-Calédonie ! Ce n’est pas sympa parce que notre université est trop petite ; ce n’est pas sympa parce que nous sommes une île et que l’insularité n’est pas prise en compte ; ce n’est pas sympa parce que nous sommes loin de l’Hexagone, loin de tout, et que cela non plus n’est pas pris en compte ; ce n’est pas sympa non plus parce qu’on ne considère pas l’enjeu majeur que constitue la formation des hommes dans notre vie. Il est donc essentiel de « customiser » cette dotation de l’université de la Nouvelle-Calédonie. Cela serait-il nouveau sur l’ensemble du territoire de la République ? Pas du tout : une université beaucoup moins émancipée que la nôtre, l’université de Corse, bénéficie justement d’un dispositif adapté pour rattraper son retard.

J’espère, madame la ministre, que ma voix sera entendue sur ce sujet !

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