C’est dommage de dresser les uns contre les autres. À partir du moment où l’on pointe du doigt telle ou telle population, on entre dans un schéma d’opposition. Or, j’aimerais que nous retrouvions un peu de sérénité.
S’agissant des crédits de l’AME, le Gouvernement – Mme Touraine, en commission élargie, et Mme Boistard aujourd’hui – a manifesté la volonté de travailler dans la durée, et en étant le plus objectif possible.
Cette volonté s’accompagne de celle de maîtriser les finances publiques, mais elle prend en compte la dimension humaine de cette question. J’ajoute que la dimension sanitaire doit être prise en compte.
Seulement 5 % des personnes primo-arrivantes sont conscientes des maladies infectieuses dont elles sont porteuses. Nous devons tenir compte de cet élément, comme du fait que, pour protéger l’ensemble de la population, il faut prendre en charge certaines dépenses qui évitent des épidémies ou d’autres phénomènes qui pourraient être néfastes à la population. Tout le monde peut être sensible à cette dimension.
Certains prétendent que l’AME est utilisée pour des fécondations in vitro. Or, cela fait longtemps que l’on vous dit que de tels actes ne relèvent pas de cette aide, et s’il y a des irrégularités ou des exceptions, il ne faut pas en tirer argument pour remettre en cause l’AME.
Enfin, monsieur Goasguen, le premier amendement que vous proposez, et qui vise purement et simplement à supprimer l’AME, ne me semble ni raisonnable ni juste, pour les raisons que j’ai évoquées. On sait très bien en effet que si l’on ne soigne pas les personnes tout de suite, on fait prendre des risques à tout le monde.