Une étude menée par l’Association des petites villes de France, qui vient d’être rendue publique, confirme ce risque. Près de 95 % des maires des petites villes envisagent dès 2015 des coupes budgétaires dans le domaine de la culture. Loin de conduire à une stabilisation des moyens publics dédiés à la culture, la politique menée par votre gouvernement mène donc au contraire à l’assèchement des financements de la culture, madame la ministre.
En plus de s’inquiéter de cette réalité budgétaire plus que préoccupante pour les artistes, les créateurs et la protection de notre patrimoine, les acteurs du monde de la culture s’interrogent aujourd’hui sur la place et le sens que l’État entend donner à l’action culturelle dans notre pays. Depuis deux ans et demi, toutes les grandes réformes annoncées par votre prédécesseur en faveur de la création et du patrimoine ont été reportées. Nous avons bien pris note cependant, et c’est une bonne chose, madame la ministre, que vous vous engagiez à présenter un projet de loi au premier semestre 2015. Il était grand temps, et nous l’attendons avec impatience.
C’est d’autant plus nécessaire que le temps des projets culturels d’envergure paraît révolu. Les très belles réalisations qui voient le jour actuellement et dont nous pouvons ensemble être fiers pour notre pays – le MUCEM il y a un an, la Fondation Vuitton et le musée Picasso aujourd’hui, ou la Philharmonie dans quelques semaines, pour laquelle je vous remercie de votre très fort engagement, madame la ministre – ont été lancées par la précédente majorité ou sont le fruit d’initiatives privées. Aucun projet d’une ampleur comparable n’a été initié depuis deux ans et demi.
Alors que nous aborderons demain matin la seconde moitié du quinquennat, le bilan de votre majorité, qui n’a pourtant pas cessé de donner des leçons quand elle était dans l’opposition, est donc à la fois bien maigre et bien sombre. Le budget 2015 de la culture ne change rien à ce constat. Par conséquent, le groupe UMP s’opposera à ce budget ; nous refusons une fois encore de cautionner cette politique qui n’est pas à la hauteur de ce que devrait être l’action culturelle de l’État dans un pays comme la France.