Madame la ministre, permettez-moi d’abord de me réjouir que les crédits soient préservés, malgré une baisse très sensible ces deux dernières années. Avec 0,834 % du budget général, nous restons très loin du 1 % culturel !
Le patrimoine a été particulièrement mal traité ces dernières années, avec une baisse de crédits de 110 millions d’euros entre 2012 et 2015. Conscient, comme vous tous, des difficultés économiques actuelles, je pense qu’une piste mériterait d’être creusée, celle des jeux de hasard. Une première ouverture a été pratiquée en 2010. Ne serait-il pas intéressant, à l’occasion des journées du patrimoine, de créer un tirage spécial du loto ? Cela mobiliserait toutes les associations du patrimoine.
Je tiens également à vous faire part des inquiétudes qui se sont exprimées sur l’ouverture d’établissements culturels sept jours sur sept, annoncée avant même que le ministère ait conduit les travaux d’expertise nécessaires. Siégeant au conseil d’administration du château de Versailles, j’ai pu constater une très grande crainte de la part des conservateurs, inquiets du maintien de la qualité du bâtiment, et des personnels.
Une question fondamentale n’a pas été traitée ces dernières années, celle de la décentralisation culturelle, et de l’abandon total de l’aide de l’État aux établissements d’enseignement fondamentaux que sont les conservatoires à vocation régionale ou les équipements départementaux.
Enfin, je souhaite vous demander quelle est la véritable ambition de ce ministère. La culture est une question de passion. Nous savons votre compétence dans le domaine du numérique. Celui-ci ne représente pas, loin s’en faut, l’ensemble de l’exception culturelle française, que nous avons tous à coeur de défendre. Mais forte de cette compétence, pourriez-vous nous préciser comment vous l’utiliserez pour apporter de nouvelles garanties aux acteurs de la culture française, notamment sur les droits d’auteur ?