J’ai pris connaissance avec attention de cet amendement de M. de Mazières et plusieurs de ses collègues. Il ne s’agit pas, en effet, de transférer des crédits d’un programme à un autre.
Mme la ministre a donné un avis de sagesse. J’avoue, pour ma part, que cet amendement a suscité spontanément mon intérêt. Tout d’abord, il s’agit simplement de demander un rapport pour évaluer la possibilité d’instaurer un tirage exceptionnel du loto réalisé à l’occasion des journées européennes du patrimoine. On sait, par ailleurs, le succès populaire que connaissent les journées du patrimoine en France chaque année. Un tel tirage spécial se pratique dans des pays voisins du nôtre – et si semblable à lui.
Il est vrai que les crédits du patrimoine ont besoin de ressources supplémentaires. Nous nous réjouissons tous de la stabilité des crédits affectés au patrimoine pour l’année à venir, mais les députés de l’opposition ont regretté le sort réservé à ces crédits lors des deux derniers exercices budgétaires. Qu’ils me permettent de rappeler, pour mémoire, que le décrochage de ces crédits – dont nous portons collectivement la responsabilité – date d’une quinzaine d’années. Tenez-vous bien : au début des années 2000, les crédits du patrimoine s’élevaient à près de 500 millions d’euros par an ! On considérait même, à l’époque, qu’il était impossible de descendre sous ce niveau. C’est au cours de la décennie 2000 que ce lent décrochage s’est produit, ce qui a amené Dominique de Villepin, lorsqu’il était Premier ministre, à décider d’un plan d’urgence sur deux ans, mobilisant 150 millions d’euros, pour éviter des catastrophes.