Comme vous l'avez rappelé, monsieur Door, jusqu'à cet épisode, il n'y avait que très peu de cas et la contagion s'arrêtait assez vite – et il faut se placer dans le contexte général : la lutte contre la maladie à virus Ébola n'est pas une priorité dans une Afrique autrement plus durement touchée par le VIH et le paludisme, et aussi par la tuberculose, dont la prise en charge se fait très mal. En réalité, c'est pour chaque pathologie que l'on n'en fait pas assez. Je serai donc plus indulgent que vous, d'autant que même si l'on n'en parle pas beaucoup, nombreux sont ceux qui ont énormément travaillé sur cette maladie, en particulier les équipes françaises réunies au Gabon autour du virologue Éric Leroy. On ne peut donc dire que rien n'a été fait. Cela ne signifie pas qu'il faille s'en tenir là, et si l'on peut favoriser la recherche par l'industrie pharmaceutique, chacun s'en félicitera. Mais alors il faudra tout mener de front – la recherche sur Ébola mais aussi sur Lassa et sur Marbug – car, la prochaine fois, c'est un autre virus qui émergera. Il convient, comme y a justement insisté M. Baize, de trouver des antiviraux et de préparer des vaccins.
À ma connaissance, les animaux domestiques ne sont pas vecteurs de la maladie à virus Ébola. On a beaucoup discuté de cette hypothèse pour les chiens et même si quelques-uns ont été abattus dans l'entourage de malades aux États-Unis, il n'y a aucune preuve que ces animaux étaient contaminés. Je ne saurais vous dire ce qu'il en est pour les chats ou les cochons d'Inde…
M. Baize répondra mieux que moi à M. Touraine sur les récepteurs lymphocytaires. Il a été dit que la molécule antirétrovirale 3TC utilisée pour traiter le VIH-sida serait active contre la fièvre Ébola, mais il faut le vérifier scientifiquement.