Toujours, car ils y sont encore plus sensibles que l'homme. Aujourd'hui en Guinée, les choses sont différentes : la contamination se fait par le biais des chauves-souris. Mais, là encore, les bouleversements de l'écosystème sont sans doute pour beaucoup dans la dynamique de ces virus.
Il faudrait effectivement demander à l'industrie pharmaceutique de s'investir davantage dans la recherche contre les filovirus mais, quand elles développent un vaccin, les actionnaires de ces entreprises demandent une perspective de rentabilité. On ne peut tout attendre des industriels : la puissance publique devrait avoir aussi la volonté politique d'investir dans la recherche sur ces maladies. Les industriels voudront sans doute développer un vaccin contre le virus Ébola mais avant le déclenchement de cette épidémie, ils n'en avaient certainement pas envie. Il faut donc définir une politique de la recherche publique axée sur ce type de recherches. Cela suppose une motivation et une volonté fortes, car il n'est pas très facile de financer des programmes de recherche sur ces pathologies exotiques plutôt que sur d'autres, plus proches de nous. Malheureusement, ces viroses sont doublement négligées : parce que les fonds manquent pour poursuivre la recherche qui les concerne et parce qu'elles ne sont même pas inscrites sur la liste des maladies négligées qui permet d'accéder aux financements de la Fondation Bill Gates et d'autres organismes du même type. On ne peut véritablement en faire le reproche : il est logique, en termes de santé publique, de travailler beaucoup plus sur le VIH et sur le paludisme que sur le virus Ébola. Mais peut-être est-il temps de changer cela, car nous le payons malheureusement très cher.