La France a un devoir de mémoire en ce qui concerne son passé commun avec l'Algérie, en particulier la question harkie. Le 25 septembre dernier, nous avons tous participé avec vous, monsieur le secrétaire d'État, à la journée nationale d'hommage aux harkis. Au-delà de cette commémoration, un travail de mémoire est nécessaire vis-à-vis de ces hommes, qui se sont battus pour la France pendant la guerre d'Algérie, mais n'ont obtenu le statut d'ancien combattant qu'en 1974, et de leurs familles. Nombre d'entre eux attendent une reconnaissance publique officielle des responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux qui sont restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France. Vous avez d'ailleurs évoqué la situation des enfants de harkis qui ont vécu dans ces camps.
Rencontrant le 4 juillet 2014 les membres du « G12 Harki », structure de concertation et de dialogue entre le monde harki et le Gouvernement que vous avez créée, le Président de la République a réaffirmé la dette morale de la France envers les harkis. Certains d'entre eux au moins ont regretté qu'il ne l'ait pas fait publiquement.
Le Président de la République vous a alors demandé d'établir un plan d'action détaillé avec les ministères concernés. Ce plan a été présenté lors de la journée commémorative du 25 septembre. Vous en avez évoqué tout à l'heure certains éléments ; pouvez-vous nous en préciser la teneur ? Prévoit-il clairement, comme l'ont demandé certains anciens combattants harkis, des mesures mémorielles concrètes et chiffrées, sur le modèle de celles que vous avez annoncées au titre de la réparation ?
Enfin, pouvez-vous nous en dire davantage sur la nouvelle gestion des dispositifs destinés aux harkis et aux rapatriés, en particulier après la disparition de la mission interministérielle aux rapatriés ?