Intervention de Charles de Courson

Séance en hémicycle du 20 novembre 2012 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2013 — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Combien de riches parmi les fumeurs de cigarettes et les buveurs de bières ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Combien de riches parmi les millions de bénéficiaires de l'épargne salariale ?

Combien de riches, enfin, parmi les 827 000 travailleurs indépendants et auto-entrepreneurs, dont vous augmentez les prélèvements sociaux de 1,1 milliard d'euros en année pleine, alors que 334 000 d'entre eux gagnent moins que le plafond de la sécurité sociale ?

Je pourrais continuer ainsi cette litanie. Et ce n'est pas avec de pseudo impôts sur les riches, comme la tranche d'imposition sur le revenu à 75 %, qui ne rapportera officiellement que 200 millions d'euros mais fera en réalité perdre des recettes fiscales à l'État par la délocalisation d'une partie des 1 500 foyers fiscaux concernés, que vous tromperez les Français.

Quant aux 14 milliards d'euros dont vous accablez les grandes entreprises, ils auront des effets tout aussi désastreux, alors que la compétitivité constitue plus que jamais un enjeu crucial. De plus, vos mesures sont loin de ne concerner que les grandes entreprises car, en touchant celles-ci, vous affaiblirez toute la chaîne des sous-traitants.

Avec vous, c'est « deux pas en arrière, un pas en avant » : vous aggravez tout d'abord les charges sur les entreprises de 14 milliards en 2013, puis vous annoncez, sans aucune concertation, un allégement de 10 milliards de charges sociales pour 2014. Vous menez une politique incohérente, qu'a sanctionnée Moody's aujourd'hui par la perte du triple A.

Mes chers collègues, je dirai pour conclure que nous voyons parfaitement à quel point le projet de budget qui nous est présenté est déséquilibré et dangereux pour notre pays : beaucoup trop de hausse de prélèvements obligatoires, et un effort de réduction des dépenses très faible, qui n'est pas à la hauteur des enjeux.

Ce budget ne répond pas aux priorités de notre pays que sont la compétitivité des entreprises et l'emploi d'une part, et le pouvoir d'achat des familles d'autre part.

C'est pourquoi le groupe de UDI votera contre ce budget. (Applaudissements sur les bancs du groupe UDI.)

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