Les conditions d'apprentissage de la conduite et de passage des épreuves du permis sont, depuis plusieurs décennies, très insatisfaisantes. Ce constat est unanimement partagé par les candidats et les associations de consommateurs et de sécurité routière, mais également par les exploitants d'auto-écoles qui subissent au quotidien les remontrances et le vif mécontentement de leur clientèle, ainsi que par les examinateurs. Vous avez évoqué, monsieur le ministre, le coût de la formation et les délais de présentation aux examens – qui s'allongent encore lorsque le candidat échoue –, et nous avez présenté la philosophie générale de la réforme envisagée. Pourtant, si dans les départements les mieux pourvus, le délai pour retenter sa chance à l'épreuve de conduite avoisine aujourd'hui les 100 jours, il peut être deux fois plus long là où la situation est la plus critique, comme dans mon département de la Seine-Saint-Denis. Pour nombre de jeunes, ces délais représentent un frein à l'accès à l'emploi et à l'autonomie, les différences selon le département de résidence constituant de plus une rupture flagrante d'égalité. Dans ce contexte, la refonte du permis de conduire se fixera-t-elle également pour objectif d'homogénéiser les délais de passage de l'examen – y compris en cas de nouvelle tentative – sur l'ensemble du territoire national ?