Intervention de Gabriel Serville

Réunion du 30 octobre 2014 à 15h00
Commission élargie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Il y a un an, je m'étonnais de la baisse de 7 % d'un budget supposé soutenir le développement durable, solidaire et équilibré des territoires. Cette année, le budget subit une nouvelle baisse de 7 %. Il n'est en rien préservé ou sanctuarisé comme le prétend le dossier de presse. Les crédits passent ainsi de 807 millions d'euros à 752 millions.

En outre, les dépenses de fonctionnement continuent d'augmenter, et ce au détriment des autorisations d'engagement. Les dépenses de personnel sont ainsi en hausse de 23 % tandis que les dépenses d'intervention connaissent un sort inverse. C'est particulièrement dommageable pour un programme dont dépend la coordination de la politique d'aménagement du territoire.

Quant aux crédits d'intervention de la politique de la ville, ils diminuent également de 10 %.

Enfin, le plan chlordécone, plus que jamais d'actualité en Martinique et en Guadeloupe, accuse une nouvelle baisse de 2 % de ses crédits. Alors que les pulvérisations de malathion viennent de débuter en Guyane dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de chikungunya, permettez-moi de m'inquiéter vivement du choix qui a été fait par le Gouvernement de baisser cette ligne budgétaire aussi importante que symbolique localement.

L'année dernière, j'avais salué la création du CGET dont nous attendons les premiers résultats et retours d'expérience. J'avais également accueilli avec enthousiasme le plan de revitalisation des bourgs pour lequel quatre communes de Guyane se sont portées candidates. Pourtant, force est d'admettre que ce budget ne paraît pas en mesure de remplir les objectifs qu'il s'est fixés ni de redynamiser les territoires ruraux et les zones les plus éprouvées de notre pays.

J'ai eu l'occasion d'expliquer lors de l'examen d'autres missions à quel point il est impératif de se placer désormais dans une logique d'équité entre citoyens, et non d'égalité. Vous comprendrez donc que je ne peux pas soutenir un budget en baisse au détriment des populations des zones rurales, de l'outre-mer et de l'attractivité de ces territoires.

En tant que député de Guyane, territoire en devenir mais souffrant d'un manque cruel d'infrastructures et d'aménagements, je regrette le repli des ambitions du Gouvernement que traduisent les dotations de cette mission. À titre d'exemple, selon le document de politique transversale relatif à la Guyane, dans le programme 112 « Impulsion et coordination de la politique d'aménagement du territoire », les crédits passent de 351 316 euros en 2014 à 30 000 en 2015.

Si je soutiens globalement le projet de loi de finances pour 2015, je ne peux me prononcer favorablement sur les crédits de cette mission, tout comme les autres membres du groupe GDR.

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