Pour le groupe UDI, la réforme de notre système de santé doit concilier deux exigences majeures : l'accès équitable à des soins de qualité, dans un contexte de tension budgétaire extrême. Vous parlez, madame la ministre, de redressement sans précédent ; à l'issue de l'examen du PLFSS, permettez-moi d'en douter – sauf pour la famille, où vous avez fait fort…
Les crédits dévolus à la mission « Santé » demeurent inchangés par rapport à l'exercice budgétaire précédent. Ils sont en baisse s'agissant du programme 204 – mais nous avons entendu vos explications à ce sujet –, indispensable à la sécurité sanitaire, qui est devenue un impératif majeur de santé publique sous l'effet conjugué des drames sanitaires et humains et de la demande croissante de transparence de nos compatriotes. Ces crédits sont également nécessaires à l'efficience et à la qualité du système de soins.
Nous sommes opposés à la mise à mal de l'AME, même si j'ai voté à titre personnel les amendements de Dominique Tian tendant à instaurer une franchise. Le problème de fond est qu'il s'agit d'un tabou, d'un marqueur politique sur lequel les groupes SRC et UMP s'affrontent en adoptant des positions extrêmes. À l'UDI, nous estimons qu'une dépense budgétaire qui augmente de 20 % par an n'est pas supportable. Si toutes les dépenses de ce budget étaient dans le même cas, que ferait-on, madame la ministre ? On peut espérer que la réforme de l'asile enrayera l'augmentation, mais notre groupe est inquiet.
Enfin, il est urgent de s'attaquer aux problèmes essentiels que sont la désertification médicale, le rapprochement entre le public et le privé, la carte hospitalière, la répartition territoriale équitable des établissements de santé et leur nécessaire modernisation, la sécurité sanitaire, l'innovation et la recherche. Or les crédits qui nous sont soumis ne témoignent pas d'une grande ambition du Gouvernement dans ces domaines.