Madame la ministre, je note tout d'abord la hausse importante, et pourtant prévisible, des crédits de l'aide médicale de l'État. Rappelons que le coût de l'AME est passé de 75 millions d'euros en 2000 à 677 millions aujourd'hui ! Vous avez vous-même reconnu, en juin au Sénat, des abus et des fraudes à l'AME, le nombre des bénéficiaires ayant augmenté de 35 % sur les deux dernières années... L'inégalité est criante, et forcément injuste, entre les bénéficiaires de l'AME, pris en charge à 100 %, et les assurés aux revenus modestes du régime général. Quelles mesures comptez-vous prendre pour limiter le coût de l'AME pour les finances publiques ?
Je souhaite également vous interpeller sur la prise en charge de la fibromyalgie. Cette affection chronique, caractérisée par une douleur diffuse, accompagnée d'une fatigue profonde, concerne près de 3,5 % des femmes et 0,5 % des hommes. Ce syndrome pâtit d'un déficit évident de considération du fait de son invisibilité et de sa cause indéterminée. Permettez-moi de vous poser trois questions sur ce sujet.
Envisagez-vous la réinscription du syndrome de fibromyalgie sur la liste des affections de longue durée ALD 31, pour les cas sévères de fibromyalgie entraînant des soins coûteux ?
La reconnaissance du handicap et de l'invalidité du patient atteint de fibromyalgie est laissée à la seule appréciation des médecins-conseils. Peut-on envisager d'élaborer un outil commun d'évaluation spécifique à cette affection ?
Selon les associations, un nombre croissant d'enfants serait atteint du syndrome de fibromyalgie, sans que le diagnostic soit ouvertement posé. Le Gouvernement compte-t-il procéder au recensement, actuellement impossible, des enfants réellement concernés ?