Intervention de François de Rugy

Séance en hémicycle du 12 novembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Mort de rémi fraisse

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois de Rugy :

Monsieur le Premier ministre, la presse publie aujourd’hui des éléments troublants sur l’enchaînement des faits qui ont conduit à la mort du jeune Rémi Fraisse. Faut-il croire le préfet du Tarn qui déclare qu’il n’avait « donné aucune consigne de sévérité aux forces de l’ordre » ou le commandant du groupement de gendarmerie qui indique, sur procès-verbal, avoir reçu du préfet la consigne de faire preuve « d’une extrême fermeté » ?

Il apparaît désormais que, dès deux heures, le dimanche matin, les gendarmes avaient récupéré le corps de Rémi Fraisse et qu’ils savaient qu’un tir de grenade offensive, en provenance de leurs rangs, était la cause de ce drame. Comment comprendre, dès lors, le communiqué de la préfecture du Tarn du dimanche après-midi évoquant « le corps d’un homme découvert dans la forêt » ? Comment comprendre les déclarations successives du ministre de l’intérieur qui a prétendu pendant quarante-huit heures ignorer les conditions de ce drame ?

Dans leur difficile tâche de maintien de l’ordre, les forces de l’ordre doivent pouvoir bénéficier partout de la confiance de tous, et elles ont la nôtre. Mais les corollaires de cette confiance, c’est un haut niveau d’exigence dans l’exécution de leurs tâches et c’est la responsabilité politique.

Les citoyens, comme les forces de l’ordre, doivent pouvoir compter sur le Gouvernement pour qu’il assume en toutes circonstances les consignes données et les conséquences des opérations menées, et qu’il en tire les leçons. Nous attendons ainsi la suspension sine die de l’usage des grenades offensives, inadaptées à des opérations de maintien de l’ordre public. Nous devons à la mémoire de Rémi Fraisse comme à tous les Français la vérité sur les circonstances du drame…

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