Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 12 novembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Géographie prioritaire

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Madame la députée, vous avez raison : les conditions de la réussite scolaire sont loin d’être également réparties sur notre territoire. On ne compte plus les diagnostics préoccupants sur le déterminisme social qui continue à marquer au fer rouge notre école.

C’est pourquoi, comme je l’ai annoncé ici même il y a quelques semaines, j’ai décidé de procéder à une réforme de l’allocation des moyens par académie et par établissement. Il s’agit de faire en sorte que ce qui est donné en nombre d’enseignants et qualité de formation corresponde réellement aux difficultés sociologiques des établissements.

Au-delà de cette allocation des moyens, qui deviendra ainsi progressive, il existe dans notre pays des établissements qui méritent une aide particulière : ce que l’on appelle l’éducation prioritaire. Nous ne l’avons pas inventée, elle existait déjà. Ses résultats sont mitigés, et nous avons décidé de la réformer.

Si ses résultats sont mitigés, c’est d’abord parce qu’on n’y avait pas mis assez de moyens. Cette année, nous lui consacrerons 350 millions d’euros supplémentaires. C’est ensuite parce que la carte de l’éducation prioritaire ne correspondait plus forcément à l’actualité des difficultés sociales. C’est pourquoi nous réformons cette carte : ce sont 1 082 collèges et 8 000 écoles qui seront concernés à la rentrée 2015.

Permettez-moi d’insister sur la démarche que nous avons employée, car elle est inédite : nous avons adopté des critères objectifs et transparents, que vous avez rappelés, afin de mesurer les difficultés sociologiques. Ces critères sont acceptés par tous les acteurs. Cependant, et je le signale à l’ensemble de l’Assemblée, il convient que ces critères objectifs et scientifiques correspondent à une réalité locale. C’est pourquoi j’ai demandé à tous les rectorats d’engager un dialogue avec les élus locaux afin de déterminer quelle sera exactement la nouvelle cartographie prioritaire. Cela nous conduira à coller au plus près de la carte de la politique de la ville

(« Très bien ! » sur des bancs du groupe SRC)

et à prendre en considération des écoles qui, même si, géographiquement, elles ne font pas partie des réseaux d’éducation prioritaire, réclament de la part des pouvoirs publics des moyens comparables.

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