Intervention de Guillaume Larrivé

Séance en hémicycle du 12 novembre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Immigration asile et intégration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGuillaume Larrivé :

Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, y a-t-il aujourd’hui en France une politique de l’immigration, pensée au sommet de l’État, délibérée, décidée et appliquée ?

À la moitié du quinquennat de M. François Hollande, on peine à répondre directement à cette question, si l’on se borne à lire les propos publics du chef de l’État.

Le Président de la République n’a pas pris d’initiative personnelle manifeste à ce sujet, hormis – on s’en souvient peut-être – une allocution télévisée en direct du palais de l’Elysée, à l’automne 2013, consacrée à une intervention improvisée dans le dossier individuel, déjà fort embrouillé, d’une certaine Leonarda Dibrani.

Ce discours présidentiel, quoique remarqué, était sans doute un peu court pour fixer le cap d’une politique d’immigration adaptée à l’intérêt national de la France et des Français.

Le Président de la République pense-t-il, oui ou non, qu’il faut augmenter encore, ou réduire, l’immigration de travail, alors que l’économie française a créé, hélas, 487 000 chômeurs supplémentaires depuis mai 2012 ?

Le Président de la République pense-t-il, oui ou non, qu’il faut augmenter encore, ou réduire, le regroupement familial alors que les capacités d’accueil de la France, ses logements, ses services publics, ses finances publiques, sont de plus en plus contraints ?

Le Président de la République, de même, pense-t-il, oui ou non, qu’il faut augmenter encore, ou réduire, les régularisations des clandestins, c’est-à-dire le nombre de personnes qui sont entrées ou se sont maintenues illégalement en France, sans demander l’autorisation de la République, au mépris des règles de l’État de droit ?

Il ne serait pas totalement incongru que le chef de l’État assume devant les Français, sur ces questions majeures, une position claire permettant de fixer un cap à l’ensemble de son gouvernement.

Faute de savoir si le Président de la République pense quelque chose de l’immigration – et d’autres sujets aussi, d’ailleurs –, le moment est venu d’examiner les premiers résultats du Gouvernement en la matière. Nous avons, depuis l’été dernier, des éléments chiffrés qui doivent être entendus et débattus ici, dans l’hémicycle comble de l’Assemblée nationale.

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