Intervention de Martial Saddier

Séance en hémicycle du 12 novembre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Mission Écologie développement et mobilité durables

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartial Saddier :

Madame la ministre, je vais répéter un couplet que j’ai déjà eu l’occasion d’entonner au moins une cinquantaine de fois dans cet hémicycle, et rappeler un profond désaccord. Je pense qu’on ne peut pas parler du diesel sans rappeler la différence qu’il y a entre les anciens moteurs diesel et les nouveaux, qui connaîtront probablement encore des avancées scientifiques, qui en ont en tout cas connu, en matière de diminution des émissions de pollution au sens large. Ces avancées, nous les devons aux constructeurs français, notamment à l’un d’entre eux, qui a inventé le filtre à particule.

Deuxième élément, quand on parle d’émissions de polluants par les véhicules, on ne peut pas ne se focaliser que sur un seul polluant. Il faut effectivement une vision globale. À une époque, les connaissances scientifiques étaient focalisées sur les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre, c’est pour cela que le diesel, à une époque, a été favorisé. Il y a aussi les NOx et les PM10, mais rappelons aussi qu’avec un litre de carburant, mes chers collègues, on ne fait pas la même distance. Avec un litre de carburant de diesel, notamment, on fait 20 % de distance en plus, à l’époque où nous parlons. Les constructeurs français, sous l’impulsion, notamment, du Parlement, des pouvoirs politiques, de gauche et de droite, de l’Europe, ont investi énormément d’argent sur les normes Euro 5 et Euro 6, de l’ordre du milliard d’euros, et on ne peut pas changer sans arrêt de stratégie industrielle. C’est un point sur lequel nous partageons, je crois, une vision commune, avec la ministre et avec un certain nombre de collègues députés, sur tous les bancs.

Enfin, je voudrais préciser que lors des débats fructueux que nous avons eus sur la transition énergétique au sein du comité permanent pour la fiscalité écologique, il avait été souhaité que l’augmentation de la fiscalité du diesel – c’était un débat : faut-il alourdir la fiscalité du diesel ? – serve à aider nos compatriotes qui prennent leur voiture tous les jours pour aller travailler à changer et à accélérer le changement du parc diesel qui pose problème, c’est-à-dire l’ancien parc diesel, qui compte douze ou treize millions de véhicules. Ne faisons donc pas de mauvais procès aux nouveaux moteurs diesel. Il faut se focaliser sur l’ancien parc diesel et respecter, effectivement, les femmes et les hommes de l’industrie automobile française, qui sont une fierté pour la France, et ce dans le monde entier.

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