Au lieu d’acheter un véhicule diesel, monsieur Saddier, vous pourrez toujours acheter un véhicule à essence, au même constructeur ! À moins que selon vous, l’industrie automobile française ne soit compétitive que pour les véhicules diesel, et par pour les véhicules à essence ? Si c’était vrai, alors il y aurait un vrai problème : cela signifierait que nous n’avons pas assez travaillé pour rendre nos véhicules à essence plus performants, tant du point de vue technique que du point de vue de la compétition financière.
Je souhaite à présent répondre à M. le rapporteur spécial, dont j’ai bien entendu les arguments. De quoi parlons-nous, en réalité ? De 100 euros par véhicule ! Il s’agit là d’une question psychologique : c’est le signal que nous envoyons à nos concitoyens qui n’est pas bon. À l’heure actuelle, c’est comme si nous leur disions : « Vous qui achetez un véhicule diesel, vous êtes vertueux : c’est pourquoi nous vous donnons 100 euros. Si vous ne l’achetez pas, vous n’êtes pas vertueux, et vous manquez l’occasion de gagner 100 euros. » Je pense que ce signal n’est pas à la hauteur de l’enjeu.
M. Saddier a fait quelques remarques sur les avancées techniques dans le secteur de l’automobile. J’ai l’impression d’avoir entendu le même discours il y a cinq ans, il y a dix ans. Bien sûr, des progrès ont été accomplis ! Il n’empêche que les véhicules diesel continuent à polluer plus que les autres.
De plus, madame la ministre, une vraie question se pose quant aux conditions dans lesquelles sont réalisés les tests. Je pense qu’il faudrait regarder les choses de près, car ils sont réalisés dans des conditions très particulières en laboratoire. Or les résultats peuvent être assez différents lorsqu’ils sont réalisés dans les conditions d’usage, en milieu urbain comme à la campagne. Les résultats peuvent aussi différer dans le temps, à mesure du vieillissement du véhicule. Tous ces éléments mériteraient d’être pris en compte.
En tout cas, j’ai bien pris note de vos propositions, madame la ministre : elles sont encourageantes. J’ai lu ce matin vos propos dans Les Échos ; je ne savais pas bien comment les interpréter, mais vous avez dissipé mes incertitudes à propos du recentrage du bonus. Je retire ces amendements.