…le jour où vous le serez, vous comprendrez ce que représente le travail quotidien aux côtés de fonctionnaires qui remplissent leurs missions de manière admirable !
Par ailleurs, vous avez dit une contre-vérité que je prends plaisir, comme d’habitude, à relever. Je ne reviendrai pas sur vos prévisions de croissance de 2013, 2014 ou 2015 qui montrent que vous vous êtes magistralement trompée mais je vous ferai remarquer que, dans le privé, tout n’est pas toujours pris en charge par l’entreprise. C’est vrai dans les très grands groupes, dont vous faisiez partie et qui vous rémunéraient très bien, mais cela ne l’est pas dans les PME, les PMI, où les plus précaires sont soumis aux trois jours de carence. Vous ne pouvez pas le nier. Nous souhaitons simplement harmoniser le régime entre le privé et le public.
Vous avez également affirmé que l’absentéisme n’était pas plus grave dans le public que dans le privé. C’est faux ! Les agents de l’État prennent en moyenne quinze jours de congé maladie par an, d’après le cabinet Entreprise & personnel. Ces résultats ne vous conviennent peut-être pas mais c’est ainsi. En revanche, cette moyenne descend à neuf jours par an dans les grandes entreprises et, selon une enquête d’Alma consulting, les salariés des PME prennent à peine sept jours par an. Voici la réalité.
Nous aimons les fonctionnaires tout autant que vous et nous préférerions même mieux les rémunérer.
Enfin, madame Berger, nous sommes particulièrement attachés à proposer des mesures qui sont une source d’économies pour le pays. Pour la seule année 2013, le jour de carence a permis d’économiser 240 millions d’euros ! Vous nous demandez souvent quelles sont nos propositions, madame la ministre : en voici une ! Les chiffres sont incontestables et je vous les communiquerai avec plaisir.
Nous proposons même une mesure supplémentaire : afin que les agents de la fonction publique ne soient pas complètement pénalisés, nous souhaitons instaurer un système qui leur permette de ne pas tomber d’emblée sous le coup du régime des trois jours en tenant compte de la première journée en tant que telle. On reconnaîtrait ainsi ceux qui travaillent à la place de leurs collègues. Nul ne choisit d’être malade, mais être faussement malade, en revanche, ne relève pas d’une « démarche citoyenne » – une expression que vous employez souvent. Ceux qui, hélas, sont atteints de longues maladies, bénéficieraient donc d’un système qui leur éviterait de perdre une part de leur rémunération au titre de la première journée d’absence.
Ces sujets ne sont pas tabous ; ces amendements ne sont pas dogmatiques. Ils visent à ce que le secteur public et le secteur privé participent tous deux à l’effort de justice, au redressement des comptes publics et à la reconnaissance du travail, en rapprochant en outre les grandes et les petites entreprises.