Intervention de présidente élisabeth Guigou

Réunion du 22 octobre 2014 à 9h00
Commission des affaires étrangères

présidente élisabeth Guigou :

Nous remercions M. Laurent Bili, ambassadeur de France en Turquie, d'avoir répondu à notre invitation pour cette audition qui n'est pas ouverte à la presse. Cette audition sera l'occasion de faire le point sur la politique étrangère de la Turquie et sur la situation intérieure dans ce pays.

La question la plus immédiate concerne les combats à Kobané Aïn al Arab. La Turquie a massé des chars à la frontière avec la Syrie près de cette ville. Elle a jusqu'à présent exclu d'apporter une aide militaire aux forces kurdes syriennes, au motif que celles-ci entretiendraient des liens étroits avec le parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ; elle a néanmoins accepté que les peshmergas traversent la frontière pour aider les Kurdes de Syrie – on dit que certains volontaires seraient empêchés de rejoindre Kobané. Comment les autorités turques analysent-elles la situation ? Quelles seraient les conséquences d'une chute de cette ville ?

Tant que Daech retenait des otages turcs, le gouvernement d'Ankara faisait preuve de réserve, pour utiliser une litote, dans son soutien à la coalition internationale contre ce mouvement. Les Américains avaient annoncé que la Turquie mettrait la base aérienne d'Incirlik à la disposition de la coalition, mais le gouvernement turc a démenti cette information. Qu'en est-il exactement ? Où en est-on de la réflexion sur la proposition, soutenue par la France, d'établir une zone de sécurité ?

Quelle est l'attitude de la Turquie par rapport aux organisations islamistes – qui ne sont pas toutes terroristes ? Les événements de Kobané ont suscité des manifestations dans plusieurs villes turques qui ont entraîné la mort de dizaines de personnes. Le leader du PKK, M. Abdullah Öcalan, aurait déclaré que la chute de Kobané entraînerait la fin des discussions avec les autorités turques, et des bombardements auraient repris contre des positions du PKK dans le sud-est du pays. Pourriez-vous faire le point sur le processus engagé entre le gouvernement et le PKK ?

Dans le vaste scandale de corruption qui a secoué la Turquie à la fin de l'année dernière, les poursuites viennent d'être abandonnées. Après la victoire du parti pour la justice et le développement (AKP) aux élections municipales de mars dernier puis celle de M. Recep Tayyip Erdoğan à la présidence de la République, quelle est la situation en politique intérieure ?

Nous avons auditionné M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur, à son retour de Turquie il y a quinze jours. Quel bilan dressez-vous de cette visite ? Peut-on attendre des progrès dans la coopération entre la France et la Turquie dans la lutte contre les combattants étrangers ?

Comment la Turquie se positionne-t-elle actuellement par rapport au processus d'adhésion à l'Union européenne (UE) ?

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