La Turquie, poursuivant sa lutte contre le PKK, empêche la venue de militants de ce parti à Kobané pour soutenir les Kurdes qui se battent dans cette ville. Les États-Unis leur envoient pourtant des armes alors que le PKK figure sur leur liste des organisations terroristes – comme sur celle de l'UE d'ailleurs.
La France, par la voix de son ministre des affaires étrangères et du développement international, a accepté l'idée d'une zone tampon, située dans le secteur de Rojava qui regroupe trois cantons kurdes du nord-ouest de la Syrie. Accepter la création de cette zone tampon revient à avaliser la politique turque visant à ce que les Kurdes de Syrie ne bénéficient pas de davantage d'autonomie. Rappelons que le bilan des manifestations des Kurdes de Turquie de soutien aux Kurdes de Syrie s'élève à 360 blessés et 39 morts.
Je ne comprends pas que la France – présidence de la République, ministère des affaires étrangères et du développement international et notre Commission – refuse de recevoir le représentant du PYD à Paris, M. Khaled Issa, alors même que le gouvernement turc a reçu des membres du PYD. Malgré les larmes de crocodile versées sur les malheureux de Kobané, la France cherche avant tout à protéger les intérêts de la Turquie, pays membre de l'OTAN.
Monsieur l'ambassadeur, pourquoi n'avez-vous pas évoqué l'assassinat à Paris de trois militants kurdes ? Les services secrets turcs sont fortement soupçonnés dans cette affaire, notamment M. Ömer Güney : que fait la France pour que la Turquie éclaircisse ce meurtre ?
La Turquie a nourri l'État islamique en Irak et au Levant (EILL) – on peut même se demander si ce soutien ne se poursuit pas ; le pétrole finance l'EILL, et le marché noir du pétrole se tient principalement en Turquie. Quelle action conduit la France pour assécher cette source de financement de l'EILL ?