Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 4 novembre 2014 à 16h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton, présidente :

Je remercie Mme Catherine Lemorton d'avoir associé notre commission à cette audition. En effet, l'épidémie d'Ébola soulève un double enjeu : le souci d'éviter l'importation de la maladie en France et la nécessité d'aider les pays africains à améliorer leur système de santé dont la défaillance – le Libéria ne compte qu'un médecin pour 100 000 habitants – est responsable de la vitesse de propagation du virus.

Le docteur Mego Terzian, président de MSF – que nous avons auditionné le 7 octobre – nous a livré un diagnostic pessimiste. Selon lui, en dépit du déploiement d'équipes et de l'installation de centres de soins dans les trois pays les plus touchés, sans introduction rapide d'un vaccin de prévention – d'abord pour le personnel soignant, le plus exposé, puis pour la population –, l'épidémie sera très difficile à contenir et à contrôler en Afrique de l'Ouest, compte tenu de l'étendue des zones affectées. Depuis que nous l'avons auditionné, le bilan de l'épidémie s'est alourdi : selon l'OMS, le cap des 5 000 décès est atteint ; il y aurait aujourd'hui plus de 13 500 malades en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, et les effets de la réponse internationale semblent plus lents que prévu. Bien qu'elle travaille à marche forcée, la recherche avance moins vite que l'épidémie.

Le Président de la République a approuvé un plan global de lutte contre Ébola qui comprend plusieurs volets : un nouvel engagement financier de la France à hauteur de 20 millions d'euros ; l'ouverture en Guinée de deux cents lits de soins, dont certains dédiés à la prise en charge du personnel soignant ; la mise en place de deux centres de formation des soignants – l'un en France, l'autre en Guinée ; le lancement d'un premier essai thérapeutique mondial coordonné par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) en Guinée à partir de la mi-novembre ; l'évaluation de tests de diagnostic rapide élaborés par des entreprises françaises de biotechnologie. Chargé de la mise en oeuvre de ce plan, M. Jean-François Delfraissy nous en détaillera l'architecture et en précisera l'articulation avec les annonces faites par la France antérieurement.

Monsieur Meunier, pouvez-vous nous présenter le rôle de l'EPRUS et de ses volontaires dans la gestion de l'épidémie ? Comment vous coordonnez-vous avec d'autres acteurs sur le terrain – notamment le centre de crise du quai d'Orsay ? Ces dernières semaines, la presse a relayé des critiques quant au retard de la réponse française ; qu'en pensez-vous ? Peut-on faire plus, mieux et plus vite ? Comment situer l'action de la France par rapport à celle d'autres grands pays, notamment européens ?

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