Intervention de Jean-Louis Touraine

Réunion du 4 novembre 2014 à 16h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Touraine :

Monsieur le professeur Delfraissy, la maîtrise de la situation par les pouvoirs publics français a permis d'éviter le vent de panique qu'ont connu les États-Unis, et il importe de maintenir cette sérénité face à l'épidémie. Pour l'avenir, les espoirs reposent sur la mise au point d'un vaccin et de traitements. Il faut également se préoccuper des répercussions de l'épidémie sur les autres problèmes sanitaires : vous l'avez souligné, les Africains hésitent à se rendre dans les centres pour des suspicions d'Ébola, mais aussi pour d'autres pathologies telles que le paludisme, la tuberculose, le SIDA ou le choléra, la crainte d'Ébola les conduisant à se méfier de tous les centres de soins.

Où en sont les données sur les anticorps humanisés utilisés en cocktail et sur les antiviraux ? Mène-t-on, en Europe et aux États-Unis, des recherches sur l'association de molécules – prévue par au moins six laboratoires pharmaceutiques – qui promet d'accroître l'efficacité des traitements ?

Alors que nous sommes confrontés à Ébola depuis plus de vingt ans, très peu de chercheurs européens – en dehors du laboratoire P4 Jean Mérieux de Lyon – ont travaillé sur ce virus, ce qui explique notre impréparation à l'épidémie au moment où elle se déclare. La même chose se produira pour d'autres maladies, y compris d'autres fièvres hémorragiques telles que Lassa ou Marburg. Tirera-t-on la leçon de l'histoire et encouragera-t-on la recherche sur les autres agents infectieux sans attendre les épidémies ?

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