Intervention de Pierre Lellouche

Réunion du 4 novembre 2014 à 16h00
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre Lellouche :

Monsieur le professeur, quelle est votre analyse de l'évolution de l'épidémie en Afrique de l'Ouest ? Que se passe-t-il dans les pays voisins des trois États les plus touchés ? Votre diagnostic optimiste sur le faible risque d'importation de la maladie en France ne semble valable que si l'épidémie est stoppée localement. Lors d'un voyage à Washington début octobre, j'ai entendu votre collègue du Center for Desease Control and Prevention (CDC), conseiller de Barack Obama, avancer le chiffre de un million et demi de morts si l'épidémie n'est pas contenue en Afrique d'ici à la fin de l'année. Ce chiffre vous semble-t-il fantaisiste ?

À ma question concernant l'action européenne, vous avez répondu mieux que le Gouvernement. Pour l'instant, l'Europe ne fait pas grand-chose, la France commence à agir, mais vous avez rappelé que nous n'avons pas assez de moyens financiers et humains pour répondre au problème en Guinée. Il y a déjà eu 500 morts parmi le personnel soignant et le nombre des victimes est probablement sous-estimé en raison de la méfiance de la population envers les centres de traitement et de la porosité des frontières. A-t-on une chance d'endiguer l'épidémie et avec quels moyens européens ? Les Américains au Libéria, ainsi que les Anglais, utilisent beaucoup leurs forces armées, mais on évoque assez peu les ressources militaires de la France ; le ministère de la défense ne figure d'ailleurs pas parmi les pôles de votre action interministérielle.

Enfin, si nous échouons et que l'épidémie continue à se développer, quid de la protection du territoire national ? J'ai écrit au ministre des transports et attends toujours sa réponse sur le nombre d'avions provenant d'Afrique qui atteignent des hubs aériens – les aéroports de France, de Belgique et de plus en plus celui d'Istanbul. Selon vous, le système de prise de température représente-t-il une mesure de précaution suffisante ? Faut-il prévoir d'aller au-delà ?

Il est de notre devoir de vous poser ces questions tout en nous félicitant de la mobilisation française sur cette question.

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