En changeant de composition, la Commission changera-t-elle de stratégie économique ou restera-t-elle fidèle, aveuglément, à sa politique de forte rigueur ? Cette politique, qui était en vogue il y a deux ou trois ans, est à présent largement démodée et déconseillée par les principales organisations économiques internationales.
Dès le mois d’août, Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international, s’est inquiétée de la faiblesse de la demande européenne et a recommandé une rigueur moins prononcée. Ce même mois, le président de la Banque centrale européenne, M. Draghi, a encouragé les pays européens à prendre des mesures de relance en déclarant que « la demande a besoin d’un coup de fouet ».
Ce week-end à Brisbane, les participants au sommet du G20 se sont également alarmés de l’absence de reprise dans la zone euro, tout comme l’OCDE quelques semaines auparavant. La Commission européenne se distinguera-t-elle des autres institutions en continuant à professer un néolibéralisme dogmatique et intégriste qui n’est plus de saison ? Quoi qu’il en soit, une telle stratégie a notablement contribué à freiner voire à stopper la croissance, seule génératrice d’emplois. La zone euro se caractérise en effet à présent par une croissance faible voire absente, y compris en Allemagne qui est au bord de la récession. L’Allemagne, aux finances publiques si vertueuses, découvre à présent les infortunes de la vertu !