Intervention de Bernard Cazeneuve

Séance en hémicycle du 20 novembre 2014 à 9h30
Délimitation des régions et modification du calendrier électoral — Article 2

Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur :

Monsieur le député, il ne saurait être question, dans cette affaire, de marchandage. La volonté du Gouvernement a été exprimée dès le début de l’examen de son projet de loi : il faut que Strasbourg capitale européenne sorte renforcée des débats que nous avons sur la réforme territoriale. Pour quelles raisons ? Parce que Strasbourg a été, à plusieurs reprises, très attaquée. Il y a eu, vous le savez très bien, des démarches engagées – pour des raisons, d’ailleurs, que personne n’ose assumer tellement elles sont indicibles – par le Parlement européen visant à remettre en cause la localisation de son siège à Strasbourg.

Il y a donc une véritable négation du statut de Strasbourg comme siège du Parlement européen, concrétisée par des démarches conduites devant des instances juridictionnelles de l’Union européenne. Au terme de celles-ci, il a fallu se mobiliser, tous, collectivement, pour réaffirmer le rôle de Strasbourg.

Vous savez très bien, messieurs les députés, que lorsque ce Gouvernement est arrivé aux responsabilités, se trouvait en discussion, depuis des mois et des mois, un contrat triennal qui n’avait pas été tranché par la précédente majorité. Celle-ci se proposait d’ailleurs de ne pas le signer. Dans des fonctions précédentes, moi je suis allé signer ce contrat à Strasbourg, en présence de Philippe Richert, afin que la ville dispose, sur les plans universitaire et aéroportuaire, de tous les moyens lui permettant d’affirmer sa vocation de capitale européenne.

Le Gouvernement a toujours défendu cette position. Dès les premiers instants de nos débats, j’ai eu l’occasion de dire avec beaucoup de clarté que Strasbourg avait vocation à affirmer sa vocation européenne tout autant que celle de capitale régionale, nonobstant le périmètre de la région dont elle serait la capitale. Voilà la position du Gouvernement.

Je veux profiter du débat pour la réaffirmer clairement, parce que je pense qu’elle est de nature à montrer que ce vers quoi nous nous orientons ne constitue aucunement une mauvaise manière faite à l’Alsace ni à Strasbourg, mais, au contraire, repose sur une volonté, face aux attaques constantes auxquelles elle se trouve en butte, de réaffirmer son rôle déterminant et de lui donner les moyens de l’assumer, grâce à l’union de toute la représentation nationale.

Essayons donc, sur ce sujet, d’adopter l’amendement qui garantit le mieux cet objectif. Oublions les considérations de politique, notamment les débats passionnés et passionnants qui ont eu lieu au cours des dernières heures et qui ont été tranchés à la faveur du vote de l’article 1er.

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