La vaccination requiert tout notre intérêt et toute notre motivation. Mme la ministre a d’ailleurs regretté que la couverture vaccinale soit en chute libre depuis quelques années. Ce que vous proposez dans l’article 34 va à l’encontre des objectifs que nous pouvons nous fixer.
Je sais que vous êtes peu sensibles de ce côté-là de l’hémicycle à un tel argument, mais les appels d’offres groupés risquent de mettre en difficulté les laboratoires français, qui pourraient se trouver en concurrence avec les laboratoires étrangers.
Par ailleurs, si le laboratoire ayant gagné l’appel d’offres est en rupture de stock, comment fera le centre de vaccination pour s’approvisionner ? Pendant un temps indéterminé, il ne sera plus possible de se faire vacciner.
Enfin, les vaccins sont des produits particuliers, dont les modes de fabrication ou d’injection diffèrent selon les marques ou les excipients, et à l’égard desquels des intolérances peuvent se développer. On peut craindre que l’appel d’offres n’ôte aux patients le choix du vaccin. Cela risque d’augmenter encore un peu plus la défiance des personnes qui se rendront dans les centres de vaccination.
Pour un bénéfice faible, la disposition que vous proposez comporte trois risques : celui de défavoriser les laboratoires français, de compromettre l’approvisionnement des centres de vaccination et d’aggraver la défiance des patients. Tout cela va à l’encontre de ce que nous voulons faire dans le projet de loi relatif à la santé, pour peu que la vaccination y soit prise en compte, ce qui n’est pas le cas pour le moment.