Intervention de Roland Denis

Réunion du 15 octobre 2014 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Roland Denis, vice-président de Défense-CGC :

Nous vous remercions, mesdames et messieurs les députés, de recevoir les organisations syndicales dans le cadre du débat sur le projet de budget pour 2015.

Défense-CGC tient tout d'abord à souligner combien elle est attachée à préserver une capacité de défense assurant la souveraineté de la France, tout en étant consciente de la nécessité de préserver les finances publiques. Trouver un équilibre entre ces deux enjeux pour la Nation implique la mise en place de modèles de gestion modernisés et efficients.

Ne dit-on pas que c'est face aux difficultés qu'on devient créatif ?

Ainsi, devant les insuffisances du budget pour 2015, on a envisagé la transformation de la DGA en EPIC afin de lui permettre de récupérer plusieurs milliards du programme d'investissement d'avenir (PIA). Devant la lenteur de sa mise en oeuvre, cette hypothèse aurait été abandonnée au profit de la création d'une société de projet, à laquelle la DGA vendrait les systèmes d'armes qui seraient ensuite loués aux forces armées. L'intérêt économique à long terme du dispositif, du fait du coût de la location, laisse Défense-CGC très dubitative. L'exemple des partenariats public-privé devrait nous alerter : combien le grand Balard coûtera-t-il au contribuable ?

Cette créativité ne s'applique pas encore à la gestion des personnels. Le budget pour 2015 nous ressert les mêmes recettes que les précédents. Le point d'indice et le bordereau ouvrier restent gelés, ce qui entraîne une érosion du pouvoir d'achat de plusieurs millions d'agents publics qui contribuent, il ne faudrait pas l'oublier, au fonctionnement de l'économie.

Les mesures catégorielles qui devraient permettre d'adapter le système global de rémunération des agents aux évolutions de la société seront, elles aussi, fortement limitées. C'est ainsi qu'aucune mesure nouvelle ne sera engagée. Le ministère se contente de poursuivre les mesures minimales décidées l'an dernier. Défense-CGC constate d'ailleurs qu'aucune mesure n'est prévue pour le personnel civil d'encadrement et le regrette vivement.

Les effectifs se réduisent au rythme des départs à la retraite non remplacés et des programmes d'incitation aux départs, sans toutefois que les missions du ministère soient significativement réduites.

Nous ne pouvons terminer cette déclaration liminaire sans parler des restructurations, avec leurs lots de fermetures, qui seront annoncées aujourd'hui.

Mesdames et messieurs les députés, moins d'un an après son entrée en vigueur, la LPM n'est déjà plus tenable. Il est de la responsabilité de la représentation nationale de prendre les décisions courageuses qui s'imposent pour empêcher que notre capacité de défense ne soit une nouvelle fois mise à mal.

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