Intervention de Barbara Pompili

Séance en hémicycle du 26 novembre 2014 à 15h00
Droit fondamental à l'interruption volontaire de grossesse — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBarbara Pompili :

Nul autre que celle qui prend la décision de ne pas mener à terme sa grossesse ne peut être juge de la pertinence ou de la légitimité de son choix. Je me réjouis à cet égard que le Conseil constitutionnel, sur saisine d’une partie de mes collègues, ait confirmé cette liberté fondamentale des femmes.

Nous sommes donc aujourd’hui réunis pour voter une résolution qui sonne tout à la fois comme une célébration et comme une exigence.

C’est la célébration d’une avancée majeure, qui mit fin, pour des milliers de femmes, aux voyages clandestins à l’étranger, aux pratiques médicales sordides, mais aussi à l’insécurité juridique des médecins qui bravaient la loi pour pratiquer des interruptions volontaires de grossesse.

Que cette séance, cette pause dans nos travaux, soit également l’occasion de rappeler qu’il ne suffit pas de proclamer un droit pour qu’il s’applique : il faut également lui donner les moyens de son plein exercice. À cet égard, le Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes nous alerte : « 5 % des établissements publics et 48 % des établissements privés pratiquant l’IVG ont fermé ces dix dernières années, soit plus de 130 au total ». Ce phénomène, qui va de pair avec l’évolution démographique de la profession de gynécologue, un tiers des praticiens devant partir en retraite au cours des cinq prochaines années, doit nous alerter.

1 commentaire :

Le 27/11/2014 à 21:10, laïc a dit :

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"Nul autre que celle qui prend la décision de ne pas mener à terme sa grossesse ne peut être juge de la pertinence ou de la légitimité de son choix."

Je vais me répéter mais tant pis : comment savoir, si la situation de détresse est niée, si celle qui prend la décision d'avorter le fait de son propre chef, et si elle n'est pas influencée par la violence explicite ou implicite de sa famille par exemple, ou de son conjoint, ou d'un amant qui lui fait du chantage affectif ou financier pour qu'elle se débarrasse de l'enfant ? Donc il faudrait que l'Etat permette à la loi d'approfondir la connaissance des situations d'avortement, qu'il ne se laisse pas aller à un coupable laisser faire, qui surtout laisse faire la violence implicite qui manipule le discours de la femme enceinte, et qui lui fait dire des choses qu'elle ne voudrait pas dire, afin que l'avortement ait lieu.

Personnellement, je ne suis pas contre l'avortement s'il est justifié, mais l'absence totale et légale de justification pour pratiquer l'avortement est particulièrement choquante, car elle peut laisser la porte ouverte à de nombreux abus. L'objectif de la loi n'est pas de favoriser la violence, mais de la combattre, et faisons donc attention qu'en adoptant une position angélique vis à vis de l'avortement on ne fasse le lit de pratiques déviantes et dangereuses pour la personne humaine.

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