Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 27 novembre 2014 à 15h00
Financement de la recherche oncologique pédiatrique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Il s’agit d’un sujet important et, en la matière, il n’est pas question d’affrontement entre gauche et droite. Il y a au contraire une volonté partagée de trouver des solutions au véritable drame qui affecte certaines familles, sachant que l’on compte presque 2 000 cas de cancers chez les enfants en bas âge.

La proposition de loi de Jean-Christophe Lagarde va dans ce sens. D’ailleurs, conscient que nous n’avions pas à l’heure actuelle de solution satisfaisante pour apporter une vraie réponse aux cancers qui concernent les enfants, il a expliqué que si la majorité l’avait souhaité, elle aurait pu faire évoluer le texte. Je regrette que cette possibilité ait été balayée d’un revers de la main.

Je voudrais remercier Catherine Lemorton, qui a fait preuve, dans son propos, tout à l’heure, de l’esprit constructif qui est le sien ! Cela me rappelle d’ailleurs un texte sur la désertification médicale, que nous avons examiné il y a quelques années. Même si elle n’en approuvait pas tout le contenu, Mme Lemorton avait convenu avec celui qui en était le modeste rapporteur du fait qu’il fallait trouver une solution.

Ce qui est dommage, madame la secrétaire d’État, dans l’affaire qui nous occupe présentement, et vous le savez très bien, c’est que cette idée de taxer un peu les laboratoires pharmaceutiques était innovante.

D’ailleurs, je suis un peu surpris de voir que, sur les bancs de la majorité, on repousse une taxe affectée, alors que tant de taxes ont été créées depuis deux ans et demi ! Le reproche que vous nous faites est d’autant plus surprenant que la taxe en question vise à doter la recherche en oncologie de moyens supplémentaires.

Je voudrais ajouter deux choses, madame la secrétaire d’État. L’ancien interne de Necker que je suis, vous imaginez, est un peu sensibilisé à la question. Soyons bien attentifs au message adressé à la communauté médicale, à la communauté scientifique, à tous ceux qui attendent des protocoles. Catherine Lemorton l’a très bien dit : en pédiatrie, ce qu’on fait, c’est adapter les posologies des adultes aux enfants. Représentez-vous qu’il faut aller demander à des parents : « Votre enfant est condamné, il y a un protocole à mettre en place, mais on n’est pas sûrs que, demain, il s’en relèvera. Est-ce que vous acceptez ? » Et cela quand on sait le drame humain que cela peut représenter de voir que son enfant est en train de mourir d’une maladie absolument incurable…

Je regrette cet amendement de suppression car, dans cet esprit constructif qui est le nôtre, nous essayons les uns et les autres d’avancer. Et c’est ce qui honore le Parlement : que, sur des sujets aussi graves, nous soyons capables, ensemble, d’ouvrir des pistes. J’ai bien entendu évoquer la possibilité d’une protection particulière en matière de brevets. J’ai bien entendu que des pistes ont été proposées, mais pensez enfin aux chercheurs, qui font un boulot formidable et qui ont besoin d’être soutenus et encouragés. Il n’y pas plus précieux que la vie d’un enfant ; chacun le sait, chacun le garde à l’esprit.

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