Il est effectivement permis de s'interroger au sujet de la sincérité des propositions qui nous sont faites en loi de finances initiale. Les sous-estimations procèdent-elles d'une volonté expresse de l'administration – ce qui serait un peu inquiétant, car les parlementaires que nous sommes s'appuient régulièrement sur les statistiques qu'elle produit ?
Pour ce qui du ministère de la défense, je voudrais souligner l'importance que les matériels destinés aux opérations extérieures soient de qualité, et je m'inquiète de voir que des dizaines de millions d'euros sont retirés, dans le cadre de la loi de programmation militaire, de l'enveloppe destinée à l'entretien et aux investissements relatifs à ces matériels, ce qui est susceptible de remettre en cause notre capacité effective à projeter des régiments.
En ce qui concerne Louvois, pendant combien d'années encore allons-nous entendre évoquer les dysfonctionnements de ce logiciel, et avons-nous l'assurance que le désastre humain et financier que nous avons connu ne se reproduira pas ? Certes, nous sommes passés à autre chose, mais à ma connaissance, rien ne permet de dire que nous n'avons pas refait les mêmes erreurs : nous ne savons pas si une enquête a été effectuée et si des mesures ont été prises pour éviter que les erreurs commises au sein même du ministère ne se reproduisent.
Enfin, au sujet de l'hébergement d'urgence, on constate qu'il existe un flux migratoire entrant non seulement continu, mais en augmentation, de personnes en difficulté, et je m'interroge sur la façon dont l'État gère ce flux. Du camp de Blida, en Moselle, qui héberge 700 à 1 000 réfugiés, on extrait périodiquement quelques centaines de personnes pour les répartir sur le territoire, tandis que le flux d'arrivants ne cesse pas. Peut-être faudrait-il améliorer l'efficacité de nos politiques de solidarités : ainsi un hébergement assuré par l'État lui-même reviendrait-il beaucoup moins cher.